L'histoire :
Deux cavaliers arrivent à cheval de Kiev pour retrouver leur famille, en faisant la course. Ils sont accueillis par un homme assez corpulent, leur père, un cosaque nommé Taras Boulba. L’homme se dirige vers eux et les provoque en se moquant de leur apparence. L’aîné, Ostap, a du mal à contenir son calme et menace son père de le rosser s’il continue. Malgré l’intervention de sa mère, il perd son calme et un véritable pugilat commence. Après quelques échanges de coups, Taras Boulba sourit enfin et prend son fils dans ses bras, visiblement heureux que celui-ci ne soit pas devenu un lâche. Le cosaque annonce alors à ses fils que la semaine suivante, il va les envoyer à la Setch, un camp militaire où ils apprendront à devenir de fiers guerriers cosaques. La soirée arrive et c’est une véritable fête qui attend Ostap et André. De nombreux amis de leur père viennent fêter leur retour. Après s’être remémoré quelques souvenirs, Taras Boulba accompagne ses fils afin de faire ressortir sa véritable âme de guerrier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié à l’origine en 1835 par Nicolas Gogol, le roman Taras Boulba est aujourd’hui adapté par le tandem déjà responsable de l’adaptation de Tom Sawyer dans la collection Ex-Libris, c'est-à-dire Jean-David Morvan et Frédérique Voulyzé. Cette version présente néanmoins une interprétation assez différente de l’œuvre originale, avec un aspect beaucoup plus brut et moins romantique. Le personnage de Taras Boulba est violent, bagarreur avide de guerre, sexiste, traumatisant sa femme par ses viols répétés… Le scénario nous narre comment cet homme va faire de véritables cosaques de ses fils, en les accompagnant dans un camp militaire, après leur avoir fait subir une éducation orthodoxe dans un pensionnat. Au dessin, on retrouve Igor Kordey, dessinateur croate désormais très connu (L’histoire secrète), sur une performance réaliste étonnante, jouant toujours d’obscurités appuyées, d’un trait épais et très encré. Les décors sont variés et détaillés, presque contemplatifs avec leur colorisation contrastée. Le croate délivre aussi une véritable violence dans l’époque décrite, exploitant ainsi son passé militaire. La narration joue avec un découpage ingénieux, ainsi entre les pages 27et 35, Kordey joue de trois axes narratifs sur la largeur des deux pages, faisant avancer le récit rapidement et permettant de mieux assimiler les différentes personnalités des hommes Boulba. Cette adaptation « guerrière » est parfois éprouvante par ses images, mais elle permet de (re)découvrir ce « héros » sous un nouvel angle…
