L'histoire :
Lili et sa maman vont en ville pour faire les boutiques, car la fillette a besoin de nouvelles chaussures. Lili demande à avoir les mêmes que sa copine Zoé – sa meilleure copine du monde pour la vie – parce qu’elles sont trop belles. Sa maman botte en touche en réclamant dans un premier temps qu’elle soit juste polie avec la vendeuse (avec Lili, ça n’est jamais gagné d’avance). Or une fois que Lili décrit les chaussures à ladite vendeuse, cette dernière et la mère de Lili comprennent qu’elle veut des chaussures à talons ! Ni recommandé, ni pratique pour une petite fille… Lili se met alors à piquer une super colère, parce qu’elle ne veut pas de chaussures pour bébés. Sa mère a honte : Lili refuse en bloc toutes les paires qu’on lui présente et menace d’aller à l’école pieds nus. Finalement, après bien des négociations et des boîtes déballées, Lili accepte une certaine paire de chaussures sans talon. Ouf… Hélas, la vendeuse revient en déclarant qu’elle n’a plus sa pointure pour ce modèle. Plus tard, en classe, Lili frime avec ses nouvelles chaussures. Elle parle tout haut et n’en a absolument rien à fiche des explications de la maîtresse au tableau. Celle-ci se fâche, à raison, car Lili est vraiment insolente. Peu importe : puisqu’elle n’a pas le droit de parler, au lieu de recopier la leçon dans son cahier, Lili y écrit les choses qu’elle voulait dire à ses copines…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Apparemment âgée de 6 à 8 ans, Lili Pirouli est une adorable petite peste. Ou un chérubin insupportable, c’est au choix. Cette mignonne blondinette passe en effet la majeure partie de ce tome 3 à faire preuve d’égoïsme, d’insolence, de pugnacité infantile, avec une propension délirante et naturelle à défier le monde adulte. Elle a beau avoir un visage d’ange et des couettes trognon, elle cumule tous les défauts de l’âge puéril… et c’est semble-t-il la vocation première de ces recueils d’historiettes en BD pour primo-lecteurs : montrer aux enfants à quoi ressemble une homologue championne du monde des chenapans. Afin qu’ils prennent conscience que ce n’est pas socialement supportable ? La scénariste Nancy Guilbert ne calcule donc pas les chutes de ses saynètes pour être drôles, mais plutôt pour terminer, ou du moins boucler, une situation d’effronterie. La séquence chez le docteur, à qui la gamine balance gratuitement ses quatre vérités, lui attribue presque un degré de parenté avec Pico Bogue. Telle l’angine, la vérité sort toujours de la bouche des enfants. Au dessin coloré de teintes acidulées, au sein d’un découpage aéré sans bordures de cases, Armelle Modéré confère l’expressivité caricaturale idoine à ses personnages, pour une lisibilité totale. Ces derniers évoluent dans des décors minimalistes, la plupart du temps composés d’aplats de teintes pastel.