L'histoire :
La guerre est virtuellement terminée, puisque Adolf Hitler s'est donné la mort. Les alliés organisent méthodiquement des attaques sur les dernières poches de résistance, dont la base où Werner et Hanna sont réfugiés. Désormais convaincue que ce n'est pas Max qu'elle a en face d'elle, la pilote d'élite allemande lui explique que le projet « Amerika Bomber » n'est pas mort et qu'elle compte bien défendre jusqu'au bout la dignité de son pays et honorer son engagement. Lui-même avoue qu'il est là pour la tuer, sur ordre des forces alliées et notamment de l'Office of Strategic Services du général Donovan. Sans pouvoir pour autant cacher ses sentiments pour celle dont il est amoureux depuis l'enfance. Si bien que lorsqu'elle le convoque pour l'accompagner dans une mission dont elle ne dévoilera pas le but, Werner est tiraillé entre la volonté d'épargner peut-être le bombardement de New York, et la vie de la jeune femme. A bord d'un avion léger et vers une destination inconnue, il essaye de raisonner la pilote obnubilée par sa mission de mort. Mais lorsqu'un chasseur allié les prend en ligne de mire, il ne peut s'empêcher de tenter de la défendre. Il ignore encore que la détermination d'Hanna repose sur un secret militaire très bien gardé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvel élan pour cette série très classique qui mélange plusieurs grandes tendances actuelles de la BD grand public : le récit de guerre, les avions de combat, et une amitié profonde confrontée aux enjeux de l'histoire. Le scénariste Yann ouvre une dimension supplémentaire en se situant juste après la mort de Hitler, lorsque les enjeux de l'après-guerre – et notamment l'affrontement Est-Ouest – se dessinent. Sa patte est reconnaissable dans sa manière d'ancrer son récit sur des faits historiques avérés – comme le recrutement des scientifiques allemands par les Etats-Unis – sans jamais les rendre trop présents. Ce nouveau triptyque qui s'annonce semble vouloir mettre Hanna et Werner côte à côte et jouer sur le tiraillement entre leurs sentiments et leurs missions respectives. Les flashbacks qui révèlent petit à petit des éléments nouveaux de la vie des trois amis d'enfance continuent d'apporter un équilibre, en particulier dans cet épisode qui, finalement, avance très lentement. Il y a, cela dit, beaucoup de belles scènes dans cet album porté par le talent du dessinateur Alain Henriet, dont la séquence d'ouverture spectaculaire, qui voit l'ombre d'un avion allemand sur les rues de New York. Yann peut compter sur cet illustrateur hors pair pour soutenir la dimension spectaculaire de son récit, qui fonctionne du coup plutôt bien.