L'histoire :
La fin de la guerre se joue autour du château de Furtenstein. Le colonel Donovan vient d'atterrir à proximité pour entrer en contact avec des résistants polonais qui auraient réussi à infiltrer le dernier repaire des dignitaires nazis. Hitler est mort, mais quelques officiers poursuivent encore le but d'une action d'éclat contre les Etats-Unis. Le Silbervogel doit bientôt décoller pour aller bombarder New York, grâce à des points d'appui sous-marins proches des côtes canadiennes. Hanna doit en être le pilote et Werner, intégré en secret dans les troupes allemandes, a été missionné pour la tuer avant que l'irréparable soit commis. Amis d'enfance séparés très jeunes, ils représentent chacun un destin hors du commun, doublé de sentiments secrets jamais éteints. L'heure H est toute proche. L'équipe de Donovan veut à la fois prendre le contrôle du château et réussir à récupérer les savants allemands qui montrent une supériorité technologique enviable. Le nouvel ennemi est l'Union Soviétique, dès que le Japon se sera rendu. Dans les deux cas, les combustibles nucléaires et le savoir-faire des allemands restent stratégiques...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu trois tomes au très habile Yann pour boucler ce deuxième mouvement des aventures de Werner et Hanna, autour des derniers soubresauts de l'Allemagne nazie. C'est beaucoup, au vu de ce qu'il reste finalement du suspense autour du Silvervogel parti pour bombarder les Etats-Unis. Un suspense qui dure depuis le début de ce triptyque, tandis que les deux amis d'enfance n'en finissent pas de se jauger. En bon professionnel qu'il est, le scénariste ne manque pas de créer des intrigues sous-jacentes qui font tourner les pages, et de nous réserver des surprises en cours de route. Fort heureusement, Alain Henriet est toujours là avec son graphisme de très grande classe, et les couleurs très belles d'Usagi. Henriet est un des meilleurs dessinateurs réalistes actuels. Il sait vraiment prendre la main sur le récit à des moments clés pour nous faire décoller de notre fauteuil. Il porte littéralement cette série grâce à l'élégance de ses pages, ses vues aériennes d'un dynamisme incroyablement naturel. Cela dit, il a moins l'occasion de s'exprimer ici que dans les volumes précédents, les multiples personnages devant tour à tour révéler leurs personnalités, voire leurs secrets, ce qui prend de la place. Malgré les remerciements en page de garde qui semblent indiquer la fin de la série, tout est en place pour prolonger l'aventure dans les débuts de la guerre froide. En tout cas, pour le moment, tout boucle après ces six volumes très bien faits. Et on a hâte de retrouver le dessinateur dans ses prochains projets.
