L'histoire :
Hanna a reconnu Max à la dent d'ours qu'il porte autour du cou. Le jeune pilote avait pourtant décidé de déclencher les explosifs qu'il cachait dans sa botte, lors du premier vol qu'ils exécutaient ensemble. Mais il n'y était pas parvenu avant leur atterrissage en catastrophe. Membre infiltré dans l'escadron Leonidas, amené à piloter les derniers modèles d'avions bombe de l'armée allemande, Max avait pour mission d'éliminer la pilote qui était devenue une icone nazie. Après ce premier échec, il se retrouve sur un lit d’hôpital de fortune, plusieurs semaines après la chute de leur avion. Hanna Reich, de son côté, a réussi à entrer dans Berlin désormais occupée par les troupes soviétiques, pour un rendez-vous de la plus haute importance avec les autorités militaires. Et un entretien individuel dans le bunker du Führer lui-même. Ils se retrouvent finalement quelques jours plus tard dans un hangar, où l'escadron de pilotes se voit présenter l'aile volante HO229. L'arme ultime devrait permettre au régime nazi de porter un coup sans précédent aux ennemis américains, alors que partout en Europe, les troupes allemandes sont proches de la défaite. Max sait qu'Hanna l'a reconnu. Elle n'en laisse pourtant rien paraître. Les souvenirs de leur enfance commune sont plus présents que jamais, alors que, de toute évidence, la guerre touche à sa fin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'aventure est toujours aussi captivante et spectaculaire. Aussi bien Yann qu'Alain Henriet, donnent une très belle preuve de savoir-faire dans la conclusion de ce premier triptyque. L'enjeu dramatique des combats aériens est accentué par les couleurs fortes d'Usagi, comme ce rouge sombre, improbable mais fascinant, lors du survol de Berlin. L'intrigue construite par le scénariste garde le même rythme de progression, sans donner à aucun moment le sentiment d'un bouclage forcé. Les flashbacks dans l'enfance des deux protagonistes sont parfaitement positionnés, tandis que le regard parfois perdu dans le vide d'Hannah (en pages 15 et 16) est un formidable suspense en soi. Cela dit, et même si c'est monnaie courante, au cinéma notamment, force est de constater que Yann a déjà utilisé beaucoup des ressorts dramatiques qu'il déploie dans cette nouvelle série. Il y a de nombreux de points communs entre les héros de Dent d'Ours et ceux du Pilote à L'Edelweiss, même si, comme dans James Bond le plaisir du spectateur est intact. Cette première aventure en trois tomes est impeccablement mise en scène et laisse de toute évidence la porte ouverte à de nouveaux développements. Si on est amateur des scénarios de Yann, ces grandes aventures humaines sur fond de conflit mondial dont il s'est fait une spécialité, il faudra donc juste éviter de lire toutes ses séries en même temps.
