L'histoire :
La vie au « Temple » a repris son cours normal, seulement troublé par le petit scandale que déclenche une vidéo compromettante d'Aleks et Eva en pleins ébats. Envoyée anonymement par e-mail à l’ensemble du personnel, cette vidéo fait jaser. A un tel point, que les tourtereaux sont convoqués manu-militari par la directrice. Heureusement, ils s’en sortent sans sanction. Pendant ce temps, Casey, détenu pour une broutille, attend sa levée d'écrou. Il compte récupérer le magot qu'il a volé à son ancien patron mafieux qui, de son côté, lui a préparé un comité d'accueil. En effet, Ezekiel a dépêché sur place un tueur à gages surnommé « le chirurgien », en raison de son goût prononcé pour la torture au scalpel. Tout juste sorti du pénitencier, le chirurgien kidnappe Casey pour découvrir l’emplacement secret du magot. Malheureusement pour Casey, ce règlement de compte va avoir de fâcheuses conséquences sur sa vie : Aleks a déjà eu affaire à Ezekiel par le passé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis 2007, Haute Sécurité occupe une place à part entière dans la section univers carcéral du rayon BD. Cette série créée par Joël Callède se rapproche d’un Prison Break boosté à l’adrénaline, avec son lot de nuances : les matons ne sont pas des enfants de chœur et les détenus ne sont pas des brebis galeuses. Ce nouveau diptyque, L’ombre d’Ezekiel, conçu de nouveau en deux épisodes, tient la dragée haute aux précédents. Le scénario est toujours aussi bien ficelé et les textes restent incisifs. Pas étonnant, quand on connaît le brillant parcours de Callède (de Comptines d’Halloween aux Enchaînés). Cet auteur mérite les honneurs de la profession, tant sa narration est fluide. Il ne se perd pas dans des logorrhées interminables et inutiles, contrairement à certains. Il est juste un peu dommage que le dessin de Gihef ne soit pas totalement à la hauteur. Autant les cadrages sont astucieux (planche 1, 4, 6), autant les personnages en mouvement apparaissent mal proportionnés à certains moments. Gihef a pourtant un sens pointu de la narration visuelle, avec un poil d’application, la perfection n’est pourtant pas loin. Sa galerie de personnages est plutôt convaincante, avec des hommages à certains acteurs : Ezechiel est Woody Harreloson tout craché, Georges ressemble à Robert Duvall… Malgré ces petits désagréments, L’ombre d’Ezekiel tome 1/2 est un album qui tient en haleine du début à la fin… au point de regretter d’attendre l’épilogue de cette histoire palpitante. Dur d’attendre la rentrée !