L'histoire :
Rien ne se passe comme ailleurs à la prison de Templeton Bay. Un jeune détenu fraîchement sorti, Casey, est la cible du Chirurgien, un tueur à gages froid comme la mort. Heureusement, Aleks veille au grain et lui sauve la peau à l’hôpital, ce qui provoque le courroux d’Ezechiel. Celui-ci décide, devant les difficultés rencontrées par le Chirurgien à remplir son contrat, de prendre les choses en main. Il commence par éliminer le tueur à gages. Ensuite, il se met sur la piste d’Aleks, une vieille connaissance, un fantôme du passé pour ainsi dire, qui a sûrement un tuyau à lui donner. En effet, Aleks a trouvé une planque pour Casey, avec la complicité d’Eva. Il s’agit d’un endroit où personne n’ira chercher : l’Electric chair room qui aujourd’hui a été laissé à l’abandon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand le passé remonte à la surface, c’est souvent avec son lot de mauvaises surprises. Aleks Wodja, gardien de Templeton Bayen, en fait la triste expérience dans cette suite menée tambour battant par le tandem de choc d’Enchaînés, c'est-à-dire Joël Callède et Gihef. L’histoire, sombre et tragique, ne laisse pas de place à une quelconque moralité, ce qui permet au lecteur de ne pas anticiper l’avancée de l’intrigue. Pour notre plus grand bonheur, Callède ne privilégie pas seulement l’action : il nous fait part des sentiments d’Aleks, tiraillé entre deux femmes, des frustrations de Joan qui n’hésite pas, par jalousie, à mettre des bâtons dans les roues d’Eva et d’Aleks. Ce n’est pas lui faire trop d’éloges que de dire de lui qu’il est l’un des meilleurs scénaristes du moment ! Gihef s’empresse comme toujours de rendre des hommages graphiques : après Woody Harrelson (Ezechiel) et Robert Duvall (Georges), on a l’impression que les deux tueurs à gages à la solde d’Ezechiel sortent tout droit de Pulp fiction… Son trait toujours aussi enlevé, est aussi à l’aise sur les scènes d’action que sur les séquences de dialogues. Dommage que quelques cases manquent de soin (pages 33 et 35, dans la scène de fusillade). Haute Sécurité mérite, comme tant d'autres, de finir au pied du sapin !