L'histoire :
Jeremiah et Kurdy attendent le bus, au bord d’une route traversant un désert aride. Ils ont accepté une nouvelle mission contre rémunération : livrer en toute discrétion un mystérieux petit cylindre à un type qu’ils ne connaissent pas, sans avoir la moindre idée de quoi il s’agit. Kurdy est circonspect. Jeremiah est discipliné. Ils montent dans le bus, bondé, et rejoignent la ville, embrumée. Au passage, Kurdy se fait une nouvelle copine : Linda, cheveux gras, roses et bleus, plutôt ouverte à une prolongation intime de leurs échanges. Mais à l’arrivée, Linda disparait rapidement… Elle a toutefois pris soin de laisser la clef de sa chambre d’hôtel dans la poche de Kurdy. Jeremiah et son pote se présentent ainsi au bar de l’établissement. Le taulier les remercie de leur avoir rapporté cette clef égarée et leur attribue une chambre. Alors qu’il ramasse une bouteille qui a roulé sur le sol, Jeremiah repère à ses cheveux colorés le cops de Linda, étendue inanimée derrière le bar. Alors qu’ils se font servir un whisky, Jeremiah demande frontalement des explications au barman…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est tellement dur de voir sombrer une telle magnifique série de western post-apocalyptique. Dans les années 90, lorsque Hermann est passé aux couleurs directes sur SA série, Jeremiah était au faîte de sa magnificence. Un propos désabusé sur l’humanité, des héros imprévisibles et vertueux (hum… enfin surtout Jeremiah) tourmentés par une civilisation déliquescente et un dessin virtuose : on était conquis. On en redemandait. Aujourd’hui, il faut bien avouer que l’âge avancé d’Hermann (86 ans) ne lui permet plus d’offrir à ses lecteurs des aventures aussi percutantes et sensées qu’autrefois. Le « sanglier des Ardennes » s’enferme systématiquement dans la même trame qu’il semble construire en allant : tantôt ensembles, tantôt séparés, Jeremiah et Kurdy se confrontent à des potentats dégénérés et locaux, en général pourvus d’apparences kitsch ou baroques, et ils jouent du flingue et du coup de poing dans la brume de poussière (ou nucléaire), ce qui permet de passer moins de temps sur les décors. Et ça tombe bien, car Hermann sait admirablement jouer de ces ambiances grises vaporeuses au lavis. Cette fois, Jeremiah et Kurdy sont ensembles, mais plus embrumés que jamais, tout comme le scénario confus, avec des dialogues qui passent du coq au lapin et de la carpe à l’âne. Si vous avez compris ce que ça racontait en détail, écrivez à la rédaction.