L'histoire :
Une fois de plus, Kurdy a déconné. Le voilà derrière les barreaux, bien gardé au sein d’une caserne de police, avec Jeremiah en tant que visiteur. En sortant, Jeremiah réfléchit à la meilleure manière de sortir son ami de ce pétrin. Il tombe alors malencontreusement dans une rixe de rue – en réalité un piège. Le voilà à son tour embarqué par les flics, mais ces derniers ne le conduisent pas au poste. Jeremiah se retrouve ligoté sur une chaise dans un entrepôt, face à un vieux et gros bonhomme immonde, avec des bajoues improbables et pendouillantes. Aloïs et sa sœur Candice, que les flics corrompus appellent « Madame », dirigent clairement la bourgade. Or l’arrestation de Jeremiah et de Kurdy n’est pas anodine. Elle répond à un contrat passé par un mystérieux commanditaire qui entend bien que le duo lui soit livré. Aloïs n’explique rien à Jeremiah mais il prend un plaisir vicieux à le ruer de coups. Le soir-même, Kurdy décide de s’évader en compagnie de son comparse de cellule. Ils prennent un gardien en otage avec une arme factice, l’assomment, récupèrent les clés et se font la belle. Une fois tiré d’affaire, Kurdy coupe sa tresse, abandonne son casque et met une perruque d’indien. Puis il part trainer du côté des quais, afin de recueillir des infos de son pote Jeremiah, qui a disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un classique dans Jeremiah : nos deux héros se retrouvent acculés par des potentats locaux, avec toutes les forces de police corrompues sur le paletot. Pour ce 39ème épisode une fois de plus entièrement mené en auteur complet, Hermann ne fait pas vraiment dans l’originalité. Jeremiah et Kurdy passent tout l’épisode en étant séparés, tour à tour emprisonnés et maltraités. Ils passent aussi beaucoup de temps dans les ambiances brumeuses et obscures qu’Hermann affectionne tant, notamment parce qu’elles lui permettent d’exercer son art du lavis monochrome, très humide et très gris. On suit alors les palabres à la fois déshumanisés et abjects des diverses forces en présence, dont celles d’un vieux couple, un frère et une sœur qui font régner la loi dans ce patelin portuaire. Le prénommé Aloïs est un « freak », typique de la série. Sans doute abimé par l’hiver nucléaire préliminaire à cette série de western post-apocalyptique, il est retors, cruel, gros, gourmand, transpirant, et pourvu d’improbables bajoues qui pendouillent sur sa poitrine comme des oreilles de cocker. Il est la figure que l’on retient de cette aventure finalement très convenue. Ah si, un détail tout de même, qu’on vous révèle sans trop en dire : l’épisode se termine sur une interrogation terrible, en queue de.