L'histoire :
Mathilde Islematy a décidé de faire le point en s'exilant aux antipodes, en Australie, laissant à Paris ses deux amants Stéphane et Arnaud. Irène et Henri, les parents de Mathilde, ne cessent de se disputer, Irène prenant même la décision de quitter pour quelque temps le foyer conjugal. Leur union va-t-elle perdurer? Camille Meyer, la copine de Mathilde avec qui elle est en froid depuis quelque temps, s'est trouvé un boyfriend sur Facebook. Il s'agit de Gédéon, un beau gosse jeune et un brin fourbe, qui aime se faire mater par la voisine aux lunettes, pendant que lui et Camille font l'amour. Emmanuel, qui a découvert les plaisirs charnels à plusieurs, se pose de nombreuses questions : serait-il en train de tomber amoureux de sa voisine Hélène? Quant à Hippolyte, l'homme qui a gagné au loto avec Mathilde, comment va-t-il réagir après le suicide de son richissime frère Anatole ? D'ailleurs, son frère ainé Louis Offman, inquiétant et comploteur, nourrit un projet plutôt sournois...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 3 des Autres Gens reprend les épisodes parus en mai 2010 sur le web. Au programme, toujours un casting de choix avec une ribambelle d'auteurs jeunes, beaux et surtout talentueux, parfaite vitrine de la génération Vivès. Mais aussi des rebondissements narratifs au suspens accrocheur, qui multiplient les ramifications de l'histoire. Ainsi, de nouveaux personnages apparaissent, tels l'hédoniste individualiste Gédéon ou encore l'obscur Louis Offman, un brin fourbe et comploteur. Et toujours des thèmes universels comme la famille, le sexe, l'amour ou les histoires d'argent. A ce jour, ce tome 3 paraît le plus réussi, tant le récit est rythmé et le dessin homogène, malgré la diversité des styles (une dizaine de dessinateurs y ont participé). Au-delà du scénario, c'est bien la diversité graphique des ambiances proposées qui charmeront le lecteur. A la fois novateurs et accessibles, en plus d'être souvent magnifiques, les styles chaleureux ou poétiques des auteurs offrent un festival de couleurs et d'ambiances qui se marient avec justesse au ton du récit. On aime aussi la poésie et la mélancolie qui se dégagent des crayons de couleurs de Vincent Sorel, la beauté suggestive du trait de Vivès, Bandini et son style si puissant, les couleurs chaleureuses et crépusculaires d'Aris ou encore la griffe arty de Julien Castanié... Une chose est sûre : chacun a su s'approprier avec talent l'histoire. Et que dire de la couverture réalisée par Chloé Cruchaudet, belle et envoûtante, peut-être la plus réussie des trois. Très bien pensé aussi, l'incipit de Marion Montaigne, rappel des épisodes précédents en forme de « Previously on Les Autres Gens » : c'est drôle, court et très efficace. Seul petit bémol peut-être : à multiplier les nouveaux personnages, Thomas Cadène est parfois à la limite de nous faire perdre le fil narratif. Mais ce n'est jamais gênant, puisque c'est le principe du "soap-opera" que de relancer le suspense et l'histoire à chaque page. Définitivement, voilà le tome le plus séduisant et le plus accrocheur de la série. En plus d'être aussi beau qu'efficace, il est le plus réussi graphiquement dans la version papier.
