L'histoire :
Des infirmières hospitalières discutent dans leur bureau de la mort d’un chirurgien qui avait toujours un bon mot d’humour après avoir tué un patient sur sa table d’opération. Sa mort était franchement insolite : elle est intervenue alors qu’il opérait un terroriste kamikaze, sans avoir pris soin de retirer sa ceinture d’explosifs…
Un obstétricien s’étonne de voir un futur papa, proche de sa femme qui doit accoucher, complètement ivre mort. La sage-femme lui explique que lui et son épouse étaient à une soirée bien arrosée entre amis lorsque madame a perdu les eaux, avec 3 semaines d’avance. L'homme n’était alors pas préparé psychologiquement à ce que lui imposait sa femme : assister à l’accouchement. Il avait bu plus que de mesure pour déstresser. Résultat : quelques heures après avoir assisté à l'accouchement, il ne sait toujours pas s’il a eu une fille ou un garçon…
Un couple de quinquagénaires s’apprêtent à aller au resto, laissant la maison à leur grande fille qui révise ses études de médecine. Alors qu’ils se lèchent déjà les babines de leur futur plat de fruits de mer, leur fille leur fait alors une liste incroyable de tous les symptômes pouvant surgir après une dégustation d’huîtres pas fraîches. Pareil avec les gambas. Pareil avec le homard… De fait, au restaurant, leur choix se portera donc sur une salade niçoise et un steak-frites.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bout de 36 recueils de gags au sein du corps médical, Raoul Cauvin trouve encore l’inspiration pour fournir 46 pages d’historiettes intéressantes ou drôles – contrairement à Pierre Tombal, par exemple, qui s’essouffle clairement. Il faut sans doute en déduire que la vie est plus riche que la mort… mais personne n’en doutait. Cela dit, le titre de ce 36ème opus est trompeur : seule une historiette concerne une femme enceinte. Au gré des autres situations, Cauvin varie les intentions. Tantôt il pointe des problèmes de société bien réels, comme les files d’attente aux urgences surpeuplées pour des broutilles ; ou la reconversion professionnelle des infirmières souvent souhaitée, mais rarement un succès. Tantôt, il se permet d’être didactique, lorsqu’il liste quelques tests à effectuer pour vérifier si un proche fait un AVC. Et tantôt, il n’oublie pas non plus d’être percutant d’humour grinçant, car c’est avant tout l’objet de cette série de gags (ici de 1 à 5 planches). Par exemple, lorsqu’un médecin vérifie le bon usage des deux bras chez un patient qui sort de l’anesthésie après avoir été amputé des deux jambes (afin qu’il puisse se ramasser seul quand il s’en apercevra). L’ensemble est traditionnellement et mécaniquement mis en dessins par le rapide et spontané Philippe Bercovici.