L'histoire :
Juillet 1944. Paul vient à la rencontre de Fontaine, le journal à la main. Un article relate les faits de la veille : une femme a abattu un officier nazi sur le pont de Solférino. C'est sûr, c'est Rainer qui a fait ça. Fontaine l'a vu de ses propres yeux. Madeleine Riffaud – résistante, avec le nom de code « Rainer » – est arrêtée après avoir abattu un officier nazi. A la Préfecture de Police de Paris, on se frotte les mains. Et plus particulièrement le commissaire Fernand David - « David les Mains Rouges », traqueur d'« ennemis intérieurs » tels que les FTP-MOI du groupe Manouchian. Il est fier de cette belle prise, car il espère que cela va permettre de démanteler tout un réseau. Mais Madeleine va leur donner du fil à retordre, car elle ne crache pas le morceau facilement. Madeleine se souvient de la brochure clandestine « Comment se défendre » du colonel Fabien. Elle se persuade de nier l'évidence. Pour que cela rentre dans la caboche, il faut se le répéter souvent, jusqu'à... s'en persuader soi-même. Un auto-lavage de cerveau en quelque sorte. De leur côté, Fontaine et Paul s'interrogent sur le sort de Madeleine Riffaud...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2024, Madeleine Riffaud vient d'avoir 100 printemps et la France fête les 80 ans de la Libération. Mais pourquoi le 3ème opus de Madeleine, résistante est-il aussi incongru : Des nouilles à la tomate ? Tout simplement parce que c'est le premier plat qu'elle a mangé en sortant de la prison de Fresnes. C'est un plat qui symbolise à lui seul la liberté, cette liberté chérie pour laquelle Madeleine s'est toujours battue. C'est important de le souligner aujourd'hui, par les temps qui courent. Les nouilles à la tomate sont aussi une façon d'apporter de la légèreté à un opus qui est dur. Dans ce nouvel épisode, on mesure la ténacité de l'engagement, toute l'abnégation et le courage de Madeleine qui, âgée d'à peine 20 ans, fait preuve d'une force de caractère hors du commun... forçant l'admiration. Jean-David Morvan est juste et précis dans ses mots, évitant une forme de pathos et de jugement. Ses mots et ses phrases – tant dans les didascalies ou les dialogues – ne s'éparpillent pas et restent tournés vers la tension narrative de l'instant avec, en ligne de mire, la victoire, la libération. Dominique Bertail, avec son lavis bleu, est toujours parfait. Le regard de Madeleine page 76 reste inscrit dans la mémoire du lecteur, figeant l'instant et glaçant notre âme profonde. Paul Nizan disait : « J'avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ». À la lecture des.Nouilles à la tomate, on ne peut que lui donner raison. Madeleine Riffaud n'est pas prête de nous quitter : encore 5 à 6 tomes sont prévus, selon Jean-David Morvan et Dominique Bertail. En tant que lecteurs de cette belle série, on ne peut qu'être comblés par cette perspective.
