L'histoire :
Un matin comme les autres, la maman de Benjamin dépose en voiture son fiston teigneux à l’école. Elle lui accroche son sac à dos, lui fait un bisou et l’envoie dans la cours de récré. La larme à l’œil, Benjamin s’isole au pied d’un arbre. Car oui, Benjamin est tellement méchant avec tout le monde, qu’il est la plupart du temps seul dans son coin. Heureusement, dans son sac à dos se trouve son ami de toujours : son doudou vert, en forme de gros lézard informe. Il l’embrasse, le lèche, le mord, se repait intégralement de son contact, lorsqu’un ballon vient perturber ce moment de plénitude. Toujours aussi grincheux, Benjamin shoote dedans à l’opposé des copains qui jouaient au foot. Un échange de grimaces suffit à régler le différent… Puis Benjamin assiste à une scène étonnante. Un autre gamin, Brutus, regarde d’un œil tout aussi hargneux, la partie de foot des copains. Et dès qu’il le peut… il saute à pieds joints sur le ballon et l’explose ! Il pousse même la rage jusqu’à se battre avec le groupe et les accuse devant la maîtresse ! Benjamin n’a pas le temps de s’ahurir de ce comportement, que Brutus lui chope son doudou et lui fait subir les pires tortures…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce 3e opus de Méchant Benjamin, la guerre des doudous est déclarée ! Jusqu’alors, on avait essentiellement fait connaissance avec un gamin odieux, par définition. Le voilà maintenant confronté aux conséquences de son attitude ; par ric-hochet, devrait-il peut-être infléchir son caractère ? Le petit héros qui pensait jusqu’alors avoir une sorte de monopole de la hargne, trouve en effet encore plus méchant que lui et doit affronter le reflet de son propre comportement. En outre, les vicissitudes de cette journée focalisent sur un seul et unique élément exogène à son monde : Brutus, sosie d’agressivité et néanmoins tout aussi dépendant de son doudou, à lui (une pieuvre rose ridicule). Depuis le début de cette série muette qui s’adresse aux moins de 6 ans, cette courte histoire est sans doute celle qui « parlera » le plus aux très jeunes (affirmation béta-testée sur un sujet vivant !). L’auteur, Carine de Brab, embrasse visiblement une démarche psycho-pédiatrique plus ingénieuse qu’il n’y paraissait. Bien entendu, la série n’aura que peu d’arguments auprès des lecteurs en âge de savoir lire…