L'histoire :
L’Avarice : John Midas, en multipliant les bons coups sur toutes les places financières du globe, est devenu l’un des membres du club très fermé des 10 plus grosses fortunes des États Unis. Bluffeur, manipulateur de génie, il s’apprête à tenter un gros coup sur le marché brésilien, en spéculant sur la monnaie et en tentant d’influer sur les prochaines élections, sans aucun état d’âme. Pourtant…
L’Envie : Employés modèles dans une grosse usine, Tibor et sa femme semblent comblés par leur sort. Seuls quelques cauchemars répétitifs troublent la quiétude de leurs nuits. Un matin, pourtant, c’est le drame : en tentant de réparer une fuite à l’usine, ils sont électrocutés. Apparemment indemnes, ils subissent tout de même un examen médical poussé. Mais ce sont de biens étranges médecins qui les reçoivent en consultation : drôles de méthodes et gros pistolets…
La Colère : Palm Gleam est l’une des brillantes scientifiques de l’USAMRIID, un institut militaire de recherches spécialisé dans la lutte contre le terrorisme bactériologique. Paradoxalement, pour lutter efficacement contre ce type de menace, elle est elle-même amenée à rechercher le virus absolu : ultra-contagieux, mortel, sans vaccin et facile à répandre. Son comportement devient des plus étranges lorsqu’elle parvient enfin à ce résultat.
L’Espérance : Jack Ryan, un journaliste en quête de sensation, obtient des informations lui permettant de déterrer une histoire vielle de 20 ans : avant de mourir le Président Shimmer aurait confié la garde d’un bébé à son chauffeur. Pourquoi ? Lorsqu’il découvre que le bébé, devenu Adam Stream, n’est autre que le clone du Président défunt, il sent le gros scoop à porter de main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le deuxième volume de cette intégrale, nous refermons la boîte ouverte par Alcante et ses comparses. En huit thrillers, ils nous auront intelligemment baladés au cœur des méandres de ce que le « toujours plus » a de plus laid. Ainsi L’avarice, qui ouvre ce 2e tome, raisonne incroyablement avec notre actualité pendant que ses suivants, L’envie et La colère n’ont pas grand-chose à lui envier de ce coté. Visionnaire Alcante ? Ou serait-ce notre incapacité à tirer les leçons des crises anciennes qui nous les ferait revivre éternellement ? Quoiqu’il en soit c’est avec un plaisir égal que nous continuons d’apprécier la mécanique mise en place par le scénariste : un entrelacs impeccable de suspens, de critique didactique du progrès, de mythologie grecque et de péchés capitaux. Rassemblant des intrigues, toujours parfaitement indépendantes les unes des autres et très réalistes graphiquement, cette seconde partie d’intégrale nous réserve la surprise de nous faire retrouver les mêmes protagonistes dans 2 récits. De même, le dernier chapitre consacré à L’Espérance (la seule dans la boîte offerte par Zeus à ne pas être l’un des maux de l’humanité) est une suite au titre qui ouvrait la série. Ainsi Alcante boucle la boucle avec une parfaite symétrie (le dessin est aussi confié au même dessinateur), en tentant de démontrer (avec une naïveté un peu simpliste) qu’il nous reste encore quelques onces d’humanité. Une intégrale rendant parfaitement hommage à une série capable de distraire, captiver, cultiver et de poser beaucoup de bonnes questions.