L'histoire :
Paml Gleam est une scientifique qui travaille au très sérieux USAMRIID, l’institut de l’armée américaine pour les recherches médicales sur les maladies infectieuses. Dans ce centre situé sur la côte est américaine, une poignée de laborantins cherchent à créer l’arme bactériologique idéale, c'est-à-dire un virus facile à reproduire, hautement pathogène, mortel et sans antidote connu. Bref, la monstruosité absolue. Si la démarche peut sembler aberrante, les autorités expliquent que c’est une manière d’anticiper le terrorisme bactériologique et surtout de trouver des antidotes, des parades à de futures pandémies ravageuses. Si Pam semble passionnée par son métier, elle est en revanche hantée par le douloureux souvenirs de l’accident mortel de ses parents, sous ses yeux, quand elle était petite. Suite à une petite crise, elle fait la connaissance de son voisin du dessus, inquiété par le bruit. Ce dernier est veuf, papa d’un petit garçon atteint d’une pénible malformation de naissance. L’enfant doit d’ailleurs subir une énième intervention chirurgicale à risque dès le lendemain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La colère, 7e et dernier des péchés capitaux à être mis en exergue par Alcante, est ici en parallèle avec les risques contemporains de pandémies bactériologiques et avec le fameux mythe de Pandore, qui donne le titre à la série. Pour rappel, selon la mythologie, Zeus offrit une boîte dorée à Pandore, première femme de l'humanité, avec interdiction de l’ouvrir si elle voulait vivre heureuse. Poussée par la curiosité, Pandore ne put s’empêcher de l’ouvrir ; or la boîte contenait tous les maux de l’humanité, qui se répandirent à la surface de la Terre… Une nouvelle fois, ces trois fils rouges s’imbriquent à la perfection les uns aux autres, pour servir une démonstration magistrale, d’une maîtrise narrative inégalée. Tout d’abord Alcante nous démontre de manière implacable la nécessité de se prémunir contre le terrorisme bactériologique. Puis il s’emploie patiemment à prouver le contraire, c'est-à-dire les dangereuses limites de cette « précaution »… On sort de ce 7e épisode démunis. Concrètement face à ce problème, y a-t-il une solution véritablement éthique ? Parallèlement à ce débat, le recours à la colère est ici similaire à celui que fait le personnage incarné par Brad Pitt dans le film Seven, traitant également des 7 péchés capitaux. A noter, pour la première fois depuis le début de la série, l’astucieux scénariste pioche les éléments d’un autre épisode pour servir son propos (les cyborgs du tome 6, l’envie). Le tout est dessiné par un Sébastien Damour (Nash !) en grande forme, qui livre un graphisme léché dans la même lignée réaliste que ces prédécesseurs. Sans oublier le superbe travail d’ambiance d’Usagi qui aura mis en couleurs la série du tome 2 au tome 7. Enfin, si les écritures ne listent que 7 péchés capitaux, Alcante ajoute un 8e et dernier volume qui sort conjointement : L’espérance…