L'histoire :
En dépit de leurs faibles niveaux de vie, Tibor et sa femme sont des employés modèles au sein de leur entreprise de hautes technologies. Incités par les leaders syndicaux à se révolter en raison de la dégradation de leurs conditions de travail, ils demeurent d’un réalisme macro-économique presque inquiétant. Un jour qu’ils sont appelés sur un site à constater une fuite d’eau, ils sont électrocutés par une rupture de câble à haute-tension. Heureusement sortis indemnes de cet accident du travail, leur état inquiète toutefois au plus haut point leur hiérarchie. Une équipe médicale s’occupe même spécialement d’eux… mais Tibor flaire un danger et s’enfuit en compagnie de son épouse. Ils s’aperçoivent alors qu’ils sont l’objet d’un avis de recherche dans les commissariats de police ! C’est alors que le souvenir d’un détail sur un stylo met Tibor sur la piste d’un des experts médicaux. Après s’être introduits chez elle, ils lui font avouer la vérité : Tibor et sa femme sont des androïdes, créés comme des milliers d’autres pour se mêler aux humains et tempérer leurs ardeurs revendicatrices…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au départ, on ne voit pas très bien comment cette histoire d’androïdes peut être reliée au 6e péché capital, l’envie. En fait, des êtres artificiels ont été créés pour réprimer les désirs latents engendrés par le monde moderne. Il y avait sans doute matière à illustrer ce péché là à la fois de manière plus simple et plus restrictive. Mais le fil rouge de Pandora box est la juxtaposition des péchés capitaux avec nos tares contemporaines, en suivant une métaphore de la mythologie grecque. Ici la légende de Prométhée, qui cherche à affranchir les hommes du joug des dieux. En abordant le bon vieux thème de science-fiction qui confronte l’intelligence artificielle et l’âme « humaine », Alcante déborde largement de son sujet. A partir de quel moment de perfection un robot devient-il un être vivant ? Ne serait-ce le propos global de l’œuvre d’Alcante, ce 6e opus serait tout au plus une série B d’anticipation fort classique. Car de son côté, Alain Henriet livre un dessin réaliste impeccable, très proche de son style sur John Doe ou Golden cup (proche également de celui de Gihef ou de Denys). Seulement voilà : 7 péchés capitaux pour 8 tomes programmés… que diable ce scénariste nous prépare t-il pour le 8e et dernier tome ?