L'histoire :
John Midas est un homme d’affaire redoutable. A la tête de la Midas Foundation Found, il jongle tellement parfaitement avec les instruments financiers qu’il est aujourd’hui dans le top 10 des plus grosses fortunes des USA. Il n’est seulement de ceux qui profitent des spéculations, il les provoque lui-même, en bluffant les marchés, souvent au dépend de petites économies dont il n’a cure. Le principal est que son business fonctionne. En dehors de la progression de sa fortune, une seule chose le préoccupe : sa fille Goldie. Loin de partager le même penchant pour la richesse que son père, Goldie travaille pour un bureau international qui aide au développement du tiers-monde. Elle ignore bien entendu que ce bureau appartient en fait à son père, qui voit là un moyen d’épanouir sa fille. Les choses se gâtent lorsque Midas décide de réaliser son prochain coup spéculatif sur la monnaie du Brésil, le real. Pour cela, il se sert d’un jeune cadre récemment embauché dans son cabinet et qu’il sait être à la solde de la concurrence. Il utilise alors cet espionnage financier pour le leurrer sur sa lecture du marché et ses intentions…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’avarice, 5eme péché capital mis en exergue par le scénariste Alcante, se traduit évidemment dans notre monde contemporain par les spéculations boursières des marchés capitalistes modernes. Un peu partout à travers le monde, une poignée de milliardaires confortent des fortunes colossales uniquement en jouant sur les taux et les mouvements de capitaux, souvent au dépit d’une multitude de pauvres gens. Vu le sujet, la trame fait évidemment penser parfois aux intrigues politico financières des Largo Winch. Alcante parviendrait presque à rendre limpides et finalement élémentaires les montages complexes de la finance de haut vol. Comme à chaque épisode, ce diable de scénariste utilise admirablement une légende de la mythologie grecque pour mettre en relief son récit. Ici, celui de Midas, qui transforme en or tout ce qu’il touche, jusqu’à s’apercevoir que cela l’empêche tout bonnement de se nourrir… Est-il utile de préciser que le résultat est une nouvelle fois superbement combiné et parfaitement palpitant. Le dessin est confié à Eric Juszesac (Oki, Narvalo…) qui s’acquitte parfaitement de cette tâche à l’aide d’un trait réaliste. Une nouvelle prouesse qui sort de concert avec le 6e péché, L’envie…