L'histoire :
Gégène est une star absolue aux USA depuis qu’il a remporté la course de Watkins-Glen. A tel point qu’il est devenu une véritable vedette de la chanson. Il se fait appeler « Gene Rush ». Sylvie se moque gentiment de son compagnon, devenu l’idole des filles américaines. Le succès lui monte quelque peu à la tête. Mais cette effervescence n’est pas du goût de tout le monde. Pendant un de ses concerts retransmis à la télé, il reçoit une pluie de tomates. Valhardi, qui assiste au spectacle, est persuadé qu’il s’agit d’un coup monté. Valhardi poursuit les agresseurs et parvient à récupérer une veste, qui appartient au lanceur de tomates. Le soir-même, Gégène reçoit un coup de fil anonyme menaçant, lui signifiant que l’on souhaite briser son ascension. Ces premiers incidents ne sont que les prémices d’une longue série à venir. Nous n’en sommes qu’au hors d’œuvre !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duel des idoles est le point d’orgue de ce que l’on pourrait appeler « la trilogie yéyé » de Valhardi. L'album fut publié à l’origine dans une bichromie à base de gris et de rouge, ce qui offre un certain cachet vintage. Cette option arrangeait Jijé car il trouvait que les couleurs criardes du Journal de Spirou rendaient fade son encrage. D’ailleurs, par la suite, Jijé demandera à ce que sa série Jerry Spring soit éditée en noir et blanc. Voilà pour la petite histoire… Concernant Le duel des idoles, on bascule un petit peu dans l’abracadabrantesque, avec Gégène qui gagne une course automobile alors que des pilotes chevronnés l’entourent. Ici, Mouminoux se moque de Gégène, et Valhardi passe même au second plan. Il se fait appeler Gene Rush et chante. Il a un côté idole des jeunes qui déplaît d’ailleurs à Sylvie, son amoureuse, qui n’a pas droit au chapitre. Gégène pète véritablement une durite et se prend pour une vedette. Tout cela retombera un jour ou l’autre sous l’œil vigilant de Valhardi (qui fume des cigarettes !). Le scénario de Mourminoux brocarde avec ironie cette soudaine notoriété. Néanmoins, le dessin de Jijé est toujours nickel, gagnant album après album en maturité graphique. Ses décors comme ses séquences d’action sont précises et authentiques, dans une palette chromatique plus ciselée. A cette époque, Jijé abandonne Valhardi pour Jerry Spring. Valhardi fait alors une longue pause de près de 16 ans avant de revenir avec René Follet au dessin et André-Paul Duchâteau (le père de Ric Hochet) au scénario. Le naufrageur aux yeux vides ouvrira alors un nouveau chapitre pour notre héros.