L'histoire :
Ce recueil compile les deux premiers albums de Jean Valhardi, réunissant plusieurs histoires :
Valhardi détective : Jean Valhardi travaille pour le compte des Assurances Universelles. Il ne rêve que d’aventures, de sport, de voyages. Ça tombe bien, le directeur le convoque pour mener une enquête à Rocapic-sur-Rhône : cinq incendies en un mois, c’est louche ! Dans le train qui le mène sur les lieux des drames, des malfrats l’agressent et le jettent par-dessus bord. Heureusement, il finit dans une rivière et il est secouru par des pêcheurs. Quand il retrouve ses esprits, il prend la route vers Rocapic, sans savoir que la ville est devenue paranoïaque avec des incendies à répétition…
Meurtres au bord du lac : Valhardi part avec son jeune ami Jacquot pour des vacances à la montagne. Un soir, tranquillement installés dans leur chalet, alors qu’ils observent les alentours, avec des jumelles, ils sont témoins du meurtre du vieux Holz…
Le camp scout : Valhardi emmène des enfants camper. La joie et la bonne humeur sont au rendez-vous. Malheureusement, une bande d’individus viennent saboter leurs vacances. Valhardi est bien décidé à mettre les points sur les i !
Les cargos disparus : Trois cargos ne donnent plus signe de vie. Valhardi est appelé à la rescousse pour dénouer cette affaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les moins de 60 ans ne le savent pas mais, dans les années 40, le Journal de Spirou abritait, outre Spirou et Tif & Tondu, un autre héros : Jean Valhardi. Créé par Jean Doisy et Joseph Gillain alias Jijé, ce grand blond (sans chaussures noires) valeureux, sans peur et sans reproches, a vu plusieurs dessinateurs et scénaristes se succéder. Parmi eux, Eddy Paape et René Follet ! Doisy était rédacteur en chef de la revue du célèbre groom, Jijé était le principal pourvoyeur en BD franco-belge avec Don Bosco ou Blondin et Cirage. Le Journal de Spirou publiait également des adaptations de comics : Superman, Brick Bradford. Cette première intégrale recueille les deux premiers albums parus en 1943 et 1951. Tant dans le dessin que dans l’écriture, il y règne un parfum suranné. Pour en apprécier la substantifique moelle, il faut replacer cet ouvrage dans son contexte. Né sous l’occupation allemande, il incarne une sorte de résistant, qui lutte contre l’injustice, obéissant à un code de l’honneur. Bien sûr, aujourd’hui, on peut trouver cela naïf mais, il permettait à Doisy d’y prôner des valeurs importantes dans la société de l’époque. Jijé, à qui l’on doit Jerry Spring et quelques aventures de Spirou et Fantasio, post Rob-Vel, met en images les aventures de ce grand frère idéal, librement inspiré des super-héros de l’époque comme Superman. Il se focalise sur les postures des personnages. Les décors sont minimalistes, tout comme les expressions des personnages : c’est toute une époque ! Tout fleure bon ici la nostalgie, dommage que les planches exhumées soient pour certaines un peu dans leur jus, car, un petit toilettage graphique aurait peut-être froissé les puristes, mais rendu l’ensemble plus lisible pour les profanes.