L'histoire :
Entre des typhons artificiels, véritables armes de destructions massives, qu'il faut anéantir, un château écossais peuplé de fantômes vrais ou faux et un train de légende qui chemine le long du Rhin, Yoko Tsuno ne s’ennuie guère. Le thème de cette intégrale, réunissant les albums La fille du vent, la proie et l'ombre et L'or du Rhin est le « complot », les sombres machinations. Des individus sans scrupules y cherchent leur intérêt financier au détriment de la morale et de leur prochain. Yoko se fait donc enquêtrice et redresseuse de torts. Dans La proie et l'ombre Yoko se rend compte que si les châteaux écossais ont leur fantôme de service, ils possèdent aussi des passages secrets menant vers de profond souterrains, où l'on trouve parfois les clés du mystère. Dans La fille du vent et L'or du Rhin, elle est confronté à Kazuki, méchant symbolisant le pouvoir de l'argent et les multinationales, qui se moquent du sort d'autrui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours prête à élucider des mystères, Yoko Tsuno a le don d’emmener l’aventure dans ses bagages. L’auteur Roger Leloup nous entraîne ici loin de son domaine habituel de la science-fiction, pour faire une excursion réussie dans le monde du polar. Or, dans ce registre aussi, il fait preuve d'une belle maitrise scénaristique. La trame de La proie et l'ombre est un modèle du genre, parfaitement maîtrisé : il dédouble sa victime et nous entraîne dans un subtil jeu de clairs-obscurs où l'on en vient à inverser les rôles entre victime et bourreau. La trame des deux autres albums réunis dans cet opus est tout aussi soignée. Dans La fille du vent, Leloup réussit à dramatiser l'aventure par l'infraction plus ou moins volontaire à des règles qui régissent la société japonaise. Ainsi, Kasuky perd son honneur dans ce récit en choisissant pour base un cuirassé immergé, profanant ainsi la sépulture des marins tombés au combat. Pour neutraliser l'ultime typhon, Seisi Tsuno sera contraint d'utiliser l'arme atomique : l'horreur totale pour le Japon d'Hiroshima. Comme toujours chez Leloup, les décors sont parfaitement réalisés, extrêmement précis. Ainsi, les trains de L'Or du Rhin, le château perdu de La proie et l'ombre et le cuirassé de La fille du vent témoignent de la méticulosité extrême que met l'auteur à entourer le fruit de son imagination d'une documentation précise.
