L'histoire :
Par un bel après-midi de juin 1930, sur la côte de Cornouailles. Conduisant à flan de falaise, une automobiliste soudainement perd le contrôle de son véhicule et atterrit dans le précipice. Par miracle, la jeune femme est sauve. Mais il s’en fallut de peu ! La nouvelle fait en tout cas les encarts des journaux et attire – naturellement – l’attention du détective Poirot et son ami Hastings, alors en villégiature non loin. Le hasard des rencontres réunit les trois personnages à la terrasse d’un hôtel. Un coup de feu inquiétant précède la rencontre. La jeune femme, prénommée Nick, se dit de plus victime d’ « accidents » répétés depuis quelques jours, attentant à sa vie. Pourtant, la belle persiste à n’y prendre pas garde. Invité chez elle, Poirot ne partage pas son optimiste. Après seulement peu de recherches, il semble en effet évident qu’on en veut à la Dame, par ailleurs propriétaire d’une riche demeure en bordure de falaise, surnommée « la Maison du péril ». Peut-être en raison de la somme de travaux à y réaliser. Peut-être aussi, en raison des destinées dernières de son occupante, morbides…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 19e tome de la collection Agatha Christie chez Emmanuel Proust est clairement en deçà, malheureusement. Prolixe, la romancière britannique a beaucoup écrit, mais toutes ses enquêtes imaginées n’ont pas la saveur des classiques connus. En écho, la Maison du péril souffre ainsi d’une intrigue convenue. Rien ne surprend vraiment un amateur du genre : des éternels suspects de l’entourage de la victime présumée aux rebondissements d’une histoire résolue, à la dernière planche, par l’invention d’un fait jusqu’alors inconnu du lecteur. Un brin facile. Le scénario de Didier Quella-Guyot peine donc à convaincre, tout comme sa mise en scène. Le dessin signé Thierry Jollet s’égare sur certaines proportions, les traits et expressions des personnages, des attitudes, etc. (quand, par ailleurs, les décors sont plutôt réussis). Et ce n’est malheureusement pas la couleur qui transformerait l’ensemble. Tout aussi empruntée que le reste, souffrant d’un manque d’unité et de relief, certaines cases – comme celles des débuts proposant un bleu-vert douteux – frôlent simplement le mauvais goût. Une chose cependant sauve l’album : la mécanique policière, qui poussera le lecteur jusqu’à terminer l’intrigue amorcée. Maigre consolation. Un raté à oublier. Cette collection présente des numéros d’un tout autre niveau. Sévère ? Sans doute. A vous de juger.