L'histoire :
Face contre terre, il se réveille les larmes aux yeux. Un léger grésillement lui titille les oreilles. Un souvenir lui revient en mémoire : il voit sa petite fille. Tout s'éteint. Une ombre apparaît, c'est un singe qui vient à sa rencontre. Un singe métallique ou un robot dont le rôle est de protéger son propriétaire. Il s'appelle Churchill et son maître s'appelle Verloc Nim. Tous deux sont sur Ona(ji). Churchill s'avance et lui confie un petit carnet en papier où Verloc a couché le souvenir des dernières semaines passés… Retour vers le passé sur la planète Radiant. Verloc a le nez dans une flaque, après avoir pris trop de Shia, une drogue totalement stupéfiante. Son frère cadet Conrad le regarde, l'air amusé, en compagnie de son robot-gorille. Verloc reprend ses esprits et apprend à son frère qu'il est séparé de sa femme Silice depuis 13 mois et qu'il n'a plus le droit de voir sa fille. Pour couronner le tout, il n'a plus un rond... Il est dans une merde noire, jusqu'au cou !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Éditée 5 ans après la parution du 4ème tome d'Aâma, cette intégrale a tout pour plaire – dans un format plus petit que les albums initiaux. C'est une belle piqûre de rappel pour tous ceux qui n'avaient pas eu la chance de lire cette superbe série primée à Angoulême, développée par Fréderik Peeters ! Question imagination débordante, l'auteur suisse n'est jamais en reste. Au programme, un scénario foisonnant, créant un univers à part entière, un sens du cadrage hors du commun avec une prise de risque graphique époustouflante et un trait d'une lisibilité absolue, digne des plus grands long-métrages de SF. Au cœur de l'intrigue, Verloc Nim, un personnage original, se refuse à se déshumaniser dans un monde où la technologie est omniprésente. L'Aâma, c'est justement une substance mystérieuse inventée par une obscure multinationale, pour faire en sorte que l'homme et la technologie ne fassent qu'un ! Le sublime graphisme de Peteers, tout en subtilité et en puissance, livre un portrait sans concession de ce que pourrait devenir l'humain, victime de sa propre création et spectateur de sa propre perte.
