L'histoire :
Au sein de son niveau de jeu vidéo, le petit barbare trouve sur son parcours un nouveau pistolet-laser. Il l’essaie aussitôt sur un rocher, qui se transforme en mignon pivert vert. Il recommence en tirant sur une fleur… qui se transforme en pivert. Puis encore une fois, in extremis, sur un blork qui fonce sur lui… et qui se métamorphose donc aussi en pivert. Tout guilleret et rassuré de posséder cette arme fort efficace contre tout type de péril, le barbare poursuit son chemin en direction du château de la princesse. Car pendant ce temps, confortablement installée dans le château, toute occupée à son tricot avec un mug de boisson chaude à ses côtés, celle-ci n’attend que lui. Soudain, quelqu’un toque à la porte. Elle le sait, elle le devine, c’est à son amour de barbare qu’elle s’empresse d’aller ouvrir. Hélas, pas de bol, il s’agissait d’un piège : les trois piverts ont devancé le barbare, ont toqué à la porte et massacrent désormais la princesse avec leur frénétique bec ultra pointu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Game over relate les mésaventures gores d’un personnage barbaresque au sein d’un jeu vidéo truffé de pièges, en autant de gags d’une planche (ou rarement deux). Ce concept est l’émanation naturelle de Kid Paddle, série mettant en scène un gamin geek à casquette jouant justement dans le monde réel à ce jeu. Au-delà de la simple émanation, Game over semble même avoir supplanté le succès de Kid Paddle dans le cœur des fans et de leurs auteurs (à l’origine Midam, puis Adam, aidé aujourd’hui de Benz). Car les bases gaguesques sans dialogue offrent à l’imagination perfide des scénaristes une large panoplie de situations inventives et de fins atroces. Dans la destinée des deux séries, le moment éditorial est crucial : avec ce 14ème recueil, il y a désormais autant d’opus de Game over que de Kid Paddle. Le second titre va-t-il gratter définitivement son avance sur sa série-mère ? Cela dit, quid de ce 14ème recueil à proprement parler ? Il est difficile de renouveler notre argumentaire, étant donné qu’il se situe dans la presque banale lignée des précédents. Le barbare ou sa princesse meurent ou foirent systématiquement dans d’atroces souffrances, au terme de 43 niveaux de jeu mis au point par des concepteurs machiavéliques. Le plus souvent écrabouillés, acidifiés ou éviscérés, avec profusion de boyaux ensanglantés et souvent un œil qui a giclé en dehors de son orbite. Classique donc… avec peut-être un micro-chouya de situations plus torturées que d’habitude. L’imagination des auteurs (sans participation extérieure, a priori, cette fois) peinerait-elle à se renouveler au bout de quelques 600 gags ?