L'histoire :
Le Cardinal Bartolomeo Montespa se rend au chevet de la veuve de son meilleur ami, Martin Hertz. Avant que Dieu ne la rappelle à lui, elle tient toutefois à offrir le journal intime de son mari à celui qui fut son meilleur ami et confident, le cardinal Montespa, dont elle ignore qu'il aura aussi été son assassin. En se rendant dans la maison d’Hertz, il trouve une photo le représentant au bras de son amour de l’époque, Céline. Il découvre aussi un carnet que son défunt ami avait l’habitude de noircir. Un carnet qui lui est adressé directement… « Mon très cher Bartolomeo, je ne t’enverrai jamais cette lettre. Néanmoins, te l’écrire me rapproche encore plus de toi et me permet de libérer enfin de cet aveu que je ne me suis jamais résigné à te faire. Souviens-toi de ce printemps 1953. Tu te rappelles forcément de Céline… » A cette époque, le jeune Montespa fréquentait Céline Mongeaix, une jeune étudiante militante communiste, belle comme un soleil. Au grand désarroi de son père, qui veut le faire rentrer dans le monde ecclésiastique, Bartolomeo hésite face à son choix cornélien : privilégier un amour de jeunesse qui pourrait devenir l’amour de sa vie, ou se dévouer corps et âme au bon Dieu. Malheureusement, un terrible événement va se charger de choisir à sa place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l’on pensait qu’Hertz ne serait qu’un simple one shot, on s’aperçoit que ce n’était en fait que le point de départ d’une nouvelle saga. Ici, chaque personnage du Triangle secret se dévoile à travers un épisode déterminant pour le futur. Dans le premier tome, il s’agissait de la culpabilité d’Hertz, née du fait qu’il avait abattu involontairement son père d’une balle perdue. Ici, c’est au tour du Cardinal Montespa. Encore une fois, le scénariste Didier Convard nous régale. Décidément, il n’a pas son pareil pour écrire des histoires (simples mais) terriblement efficace, avec une sensibilité significative. Aucune fausse note. Même si le texte peut sembler indigeste par sa longueur, chaque mot est pesé pour ne pas freiner la fluidité de lecture. Côté dessin, le cahier des charges est respecté : ligne réaliste, une foule de détail. Pierre Wachs est bien meilleur dans ce registre que Denis Falque (un peu trop statique). Ici, on a droit à des plans audacieux (page 29, quand le groupuscule communiste kidnappe le général Gayland). En revanche, il pèche un peu sur les gros plans de personnages (page 15, Céline pourtant jeune, donne l’impression d’avoir aligné les nuits blanches). L’ensemble se tient et complète avec brio la collection du Triangle secret, une saga qui tient autant la distance que le Décalogue. Suite au prochain épisode en 2010, avec La loge première…