L'histoire :
4 avril 1999. Suite à une mauvaise chute dans son grenier, Martin Hertz se fait une entorse et se retrouve immobilisé. Il profite de cette situation malencontreuse pour se plonger dans les journaux intimes de son illustre ancêtre : André Hertz. Un aïeul dont il ignorait jusque-là l’existence… 1840. Franc-maçon au sein de la loge d’Eliah, André Hertz est informé de la découverte de sept cadavres en état de décomposition sur les rivages anglais. Six d’entre eux étaient des officiers français portant à leur doigt la chevalière maçonnique. Il part en mission pour éclaircir cette affaire. Son enquête pourra également faire la lumière sur une autre affaire qui embarrasse la loge. À qui appartient le visage de sang sur la patente « Les captifs de Babylone » provenant également d’Angleterre ? André Hertz embarque à bord du vapeur « The guns of Brighton », destination Peterborough. À son arrivée, il est accueilli par le frère Peterson qui, bien que réfractaire en raison des antagonismes existant aux guerres franco-anglaises, va l’aider à mener à bien ses investigations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Triangle Secret et ses déclinaisons occupent l’espace de la bande dessinée depuis l’année 2000. Cette saga s’est faite une place de choix, sous la plume avisée de Convard. Avec Hertz, centré autour d’un personnage-clé, le scénariste développe tout son sens narratif, assisté par Éric Adam. Les deux compères nous livrent avec Le Frère qui n’existait pas, le troisième tome de cette série cross-over, une histoire en 68 pages dans la lignée des précédentes. La densité des détails, le rythme lent de la narration et le découpage classique n’occultent pas le plaisir de lecture. On suit intrigué l’enquête d’André Hertz, miné par une migraine tenace, en raison d’une balle logée dans sa tête que les chirurgiens n’ont pu extraire. Le dessin de Denis Falque, dévolu à la partie se situant au XIXème siècle, gagne en fluidité par rapport aux autres albums. Ses scènes en extérieur (la campagne anglaise, le camp de Norman Cross, le port de Cherbourg) sont parfaites. Le dessinateur a épuré son style, notamment dans sa façon de croquer les personnages, leurs attitudes et expressions faciales. Il est accompagné dans sa démarche par le trait de Christian Gine, toujours aussi efficace, qui s’attache à la partie contemporaine de l’album. Les couleurs de Yannick Lecot, déjà présent sur le dernier Les Gardiens du sang, offrent un éclairage judicieux aux traits appliqués des deux dessinateurs. Le coloriste a un vrai parti-pris chromatique, car les deux époques sont traités avec des tons singuliers. Le prochain tome, intitulé L’ombre de l’aigle, s’inspirera également des mémoires d’André Hertz. Une histoire qui nous mènera en Égypte…