L'histoire :
En 218 après Jésus Christ, Héliogabale règne sur l’empire romain. Deux civilisations se heurtent encore à travers deux formes de croyances : les polythéistes et les monothéistes. La grande Rome abandonne peu à peu ses dieux pour laisser place à une nouvelle religion : le christianisme. Cependant les rites ancestraux ont encore la vie dure et le fantasque Héliogabale est maintenu dans ses mythes par une mère redoutable, ambitieuse et cruelle. Son arrivée au trône est accompagnée du retour du bétyle, une pierre noire auquel le jeune empereur voue un culte démesuré lié au dieu Ba’al. Cette météorite noire, considérée comme étant un bout du soleil, est élevée au plus haut des rangs. Tout est donc permis pour honorer Ba’al. A Rome où il installe sa puissance, seul Caïus Sylvius semble redouter le pouvoir sanguinaire d’Héliogabale. Caïus décide de poursuivre ses investigations sur la disparition de jeunes enfants issus des plus nobles familles romaines. Les sacrifices faits à la gloire de Ba’al sont de plus en plus fréquents et cruels. La folie de l’empereur s’amplifie. Il terrorise ses sujets et plonge l’empire romain dans la décadence. De nombreux notables préfèrent cette déchéance qui leur apporte gloire et richesse plutôt que de lutter contre ce pouvoir maléfique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gilles Chaillet signe là le troisième tome (sur 5 prévus) de sa série la dernière prophétie où il dépeint une Rome sur le déclin, submergée par le vice et la réapparition d’anciens cultes sanguinaires. Un nouvel empire est en train de naître dans la douleur d’un peuple asservi et terrorisé par des familles romaines dégénérées. Ce récit est merveilleusement documenté et possède une véritable dimension historique. Le dessin est précis et réaliste et on touche de façon très fine à la vie des romains. Les bains, les jardins, les maisons sont conçues dans un respect historique et avec un savoir-faire impeccable. Rien de plus aisé pour ce passionné de l’antiquité, également auteur de l’excellent Dans la Rome des Césars. Cependant, le scénario souffre de cette précision et de cette qualité documentaire. Il faut s’accrocher pour suivre le périple de Caïus Sylvius, encore que ce tome soit le plus abordable des trois. Plus qu’un simple divertissement, la dernière prophétie se révèle un véritable support pédagogique sur une période charnière et méconnue de la Rome Antique. Attention toutefois aux images cruelles et parfois choquantes des scènes de sacrifices rituels.