L'histoire :
Abel se remémore le jour où sa fille est morte, quand il est arrivé trop tard à l’hôpital, après qu’elle n’ait cessé de le demander pour lui dire « au revoir ». Il avait tellement besoin de cet adieu. Dans les Sous-sol de l’hôpital Dexxon, il aide le docteur Kadisha à étalonner l’appareil qui permettra d’authentifier scientifiquement le « voyage » qu’il se prépare à effectuer. L’atmosphère est tendue et Koontz en vient à menacer Abel une fois de plus, il veut savoir qui l’a emmené aux urgences le jour de son accident. Mirrick s’interpose, il a besoin d’Abel intact pour l’expérience. Koontz va devoir encore retenir son agressivité. Pendant ce temps, Osbourne et le père Djabrail libèrent le docteur Luthan, sous prétexte qu’il n’y a rien de solide à retenir contre lui. En fait, l’inspecteur compte le filer, jusqu’à ce qu’il les mène à Weiss. Ça ne rate pas, puisque Luthan contacte Koontz pour qu’il vienne le chercher en ville. La filature amène Osbourne et Djbrail devant le domicile de Koontz. Ce dernier compte y planquer Luthan, seul lien entre les expériences et les docteurs du complot. Ils auront ainsi le temps de réaliser l’ultime tentative de voyage vers la mort, avec Weiss comme cobaye consentant. Osbourne décide de débarquer dans l’appartement pour mettre Koontz au pied du mur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième et dernier tome du Syndrome d’Abel, le héros Abel Weiss est au cœur d’une machination qui lui échappe. D’abord, il est prêt à tenter à nouveau l’expérience vers la mort, aux mains des docteurs qui mènent illégalement des recherches sur l’au-delà en choisissant leurs victimes parmi les patients de l’hôpital où ils exercent. Mais il décide de tout envoyer valser quand l’occasion de fuir se présente. Avec un scénario tellement tentaculaire que l’intrigue finit par se délayer, cet épisode souffre d’une mise en scène qui peine un peu, rompant avec la fluidité un temps retrouvée dans le tome deux. En 48 planches au lieu des 64 pour les précédents, l’intrigue se résout au forceps. Xavier Dorison use de ficelles en fil blanc pour apporter une conclusion cinématographique assez réussie, à défaut d’être vraiment originale. Le travail visuel de Richard Marazano accompagne ce final avec ce qu’il faut de nervosité dans le trait pour entretenir la tension. L’intensité du contraste, couplée à celle des couleurs, éclaire un peu la noirceur de ce polar finalement plus réaliste que fantastique. Et la révélation tardive d’un fantôme parmi les personnages de l’intrigue n’y change rien. L’exercice est maîtrisé, mais manque d’ampleur. À la croisée de plusieurs histoires, Le syndrome d’Abel se conclut sur une note poétique qui vient se poser sur un dénouement tout en suggestions.