L'histoire :
Octobre 1853, l’arsenal impérial de Constantinople offre les plus imposantes infrastructures portuaires de son temps avec plus de 140 chantiers. Les ottomans s’attachent à être constamment à la pointe du progrès en invitant ingénieurs et maîtres artisans étrangers. Le commander Charles Winsor, officier de la Royal Navy et le Capitaine de Frégate Jean Lafayette de la marine française observent les turcs. Les passe-droits et bakchichs sont encore bien ancrés dans les us et coutumes locaux : les ottomans embarquent des officiers mariniers sans formation à bord de leurs bâtiments de guerre. Les 2 officiers vont prochainement embarquer à bord de la Nizamieh pour assister une mission de ravitaillement des troupes. Ces deux marins étrangers doivent observer la guerre qui se joue entre les russes et les ottomans : un conflit qui ne les concerne pas directement pour le moment. Si la France et le Royaume-Uni venaient à avoir la mauvaise idée de prendre part à ce conflit, les ottomans pourraient devenir leurs alliés. Ils auraient à combattre les russes avec une marine où les capitaines doivent leur commandement à des bakchichs et dont les équipages n’ont aucune formation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le port de Sinope se situe au Nord de la Turquie. Cette bataille qui a opposé les russes à l’empire ottoman s’est déroulée le 30 novembre 1853, pendant la guerre de Crimée. Elle est considérée comme la dernière grande bataille de la Marine à voiles et c'est le premier engagement majeur du conflit. Cette bataille navale a été remportée par les russes qui ont décimé les équipages ottomans faisant plus de 3000 morts et autant de blessés. 11 des 12 navires ottomans ont alors sombré par le fond. Dans les rangs russes, seuls 37 hommes sont décédés. C’est par l’intermédiaire de militaires russes et de deux officiers, l’un anglais et l’autre français, que le scénariste Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine belge, nous retrace ce récit historique. Ce choix narratif permet de s’extraire d’un récit didactique, qui aurait pu être rébarbatif. Il offre en outre une dimension romanesque à cet événement. Il permet donc de s’adresser à un plus large public que celui des férus d’Histoire. Le spécialiste des batailles navales retrace dans les grandes lignes les principaux facteurs qui ont conduit à cette débâcle des ottomans et notamment la médiocrité affligeante des équipages turques. Au dessin, Sandro est à la manœuvre pour illustrer ces magnifiques vaisseaux attaqués de tous bords. On ne retrouve pas la fluidité et le réalisme de Delitte, mais les hommes en uniformes et les scènes de batailles sont restitués avec justesse.