L'histoire :
Depuis 1851, plusieurs régions chinoises sont en proie à une révolte. Le pouvoir de la dynastie manchoue des Qing est contesté. Il faut dire que le gouvernement central n’arrête plus de se liquéfier et se montre incapable à résoudre les crises économiques et sanitaires qui se succèdent. Comme l’histoire le montre régulièrement, en l’absence d’un pouvoir fort, le peuple se réfugie dans des idéologies qui lui promettent un monde meilleur. En Chine, au milieu du XIXème siècle, il y aura la rébellion des turbans rouges ou encore le mouvement religieux empreint d’un christianisme folklorique du royaume céleste de la grande paix, simplifié par le nom Taiping. Les tensions internes finissent par rejaillir sur les étrangers. Avec les troubles intérieurs de la révolte des Taiping, la piraterie augmente dans les eaux chinoises. Dés lors, afin de protéger leurs intérêts, les britanniques instituent un système de convoi : un vaisseau de guerre accompagne quasi-systématiquement les navires marchands.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album consacré à la seconde guerre de l’opium relate la bataille navale de Fatshan Creek. En 1857, l’empereur chinois fait face à deux menaces : une interne avec le soulèvement des Taiping et une externe avec les britanniques qui font du trafic d’opium malgré son interdiction. Au sud de Canton, une flotte chinoise composée de près de 70 jonques, se trouve sous la protection du fort de Fatshan creek. Les anglais, équipés de canonnières et de bateaux à vapeur, décident de s’attaquer à ce fort ainsi qu’aux petits bateaux chinois. Ils vont décimer une grande partie de la flotte : c’est une défaite cinglante pour les chinois qui devront faire ultérieurement des concessions aux européens. Comme à l’accoutumée dans cette série, Jean-Yves Delitte a recours à des personnages qui vivent les événements de l’intérieur. Dans le cas présent, il s’agit d’un jeune officier anglais et de son oncle sous-officier, engagés dans ce conflit, qui nous font vivre cette bataille. La retranscription de ces faits historiques n’est pas des plus fluide, mais on suit le fil du récit sans trop se perdre. Graphiquement, c’est un peu figé, statique. Et les personnages ont des traits parfois approximatifs. Quant aux bateaux, ils semblent posés sur la mer de manière un peu immobile. Même par mauvais temps, la mer semble calme. Cet album n’est certainement pas le meilleur de cette belle collection consacrée aux Grandes batailles navales.