L'histoire :
Tout conflit a son casus belli. Dans la guerre hispano-américaine de 1898, c’est le naufrage d’un cuirassé de l’US Navy dans les eaux cubaines. A la fin du XIXème siècle, un vent de liberté souffle sur la grande île des Caraïbes, possession espagnole. De tumultes en insurrections, le désordre s’installe en janvier 1898. Les Etats-Unis qui ont des intérêts dans l’île, décident d’envoyer un navire de guerre. La 6ème puissance maritime mondiale tient à rappeler aux belligérants qu’elle surveille. Malheureusement, la manœuvre d’intimidation se transforme en tragédie et met le feu aux poudres. Le 15 février 1898, une impressionnante explosion déchire les flancs d’un cuirassé US. Le vaisseau sombre en quelques minutes, entraînant dans la mort 261 hommes d’équipage. La suite n’est plus qu’un jeu de dominos, dont rien n’arrête les chutes. Le 25 avril 1898, le royaume d’Espagne et les Etats-Unis sont en guerre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine Belge et directeur de la collection des Grandes batailles navales chez Glénat nous gratifie d’un nouvel album en tant qu'auteur complet. Celui qui excelle dans l’illustration de vieux gréments est aussi à l’aise pour dessiner des navires de guerre en acier. Dans ce 21ème album de la collection, Delitte nous raconte comment les espagnols qui occupaient Cuba se sont fait laminer par les Etats-Unis dans un combat totalement inéquitable dont l’issue fatale était largement prévisible. Comme à son habitude pour ce type de récit, l’auteur a recours à des personnages qui vivent l’événement de l’intérieur ou tout au moins à proximité. La narration est classique mais efficace. Graphiquement, malgré des corps déchiquetés, éventrés, décapités, des bateaux broyés par de terribles explosions, on ne peut qu’admirer le travail de l’artiste. On reste pantois devant des doubles pages impressionnantes qui vous sautent au visage. Les cases sont détaillées, les scènes de combat spectaculaires... la fresque historique est d’un rare réalisme. Les visages des personnages ont souvent des traits marqués caractéristiques du dessin de Jean-Yves Delitte. En fin d’album, un cahier documentaire vient compléter le récit et apporte des précisions pour les amateurs d’Histoire.