L'histoire :
A Milan, en mai 1508, le prévôt Vittore s'apprête à organiser une fête pour son 57ème anniversaire. Alors qu'il confie à son lieutenant son intention de trouver une épouse en quelques jours, pour que plus personne ne se moque de son célibat, il est interrompu par l'annonce d'une découverte macabre dans la cathédrale. Dans le baptistère de Saint Ambroise, une tête fraîchement coupée est posée sur un plateau, rappelant en tous points la sinistre décapitation de Jean le Baptiste par le roi Hérode, pour en offrir le trophée à sa fille Salomé. La victime est un architecte de la ville qui s'était rendu dans une abbaye voisine pour établir les travaux d'une restauration à venir. Son corps a été retrouvé dans son propre jardin, privé en outre de sa main droite, la gauche pointant vers un message laissé sur place. Vittore va se charger de l'enquête, porté par un message gravé sur le plateau utilisé par le meurtrier, faisant référence à une scène peu connue du baptême de Saint Augustin par l’évêque Ambroise, plus de dix siècles plus tôt. Il interroge la veuve de Liviano Maggiore, une femme belle et intelligente, dont le charme agit sur lui. Pendant ce temps, à Rome, Michel Ange vient d'être chargé par le pape de réaliser une fresque au plafond de la chapelle Sixtine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Adam réalise un très efficace premier volet d'une enquête en deux tomes basée sur un roman de Didier Convard. Dès l'annonce de la découverte macabre, le récit démarre pour ne plus faiblir jusqu'à la surprise de fin destinée à nous rendre impatients. Malgré des références nombreuses à l'Histoire de la religion, ou aux sociétés secrètes dont Convard raffole, ce premier volet reste très lisible. Les révélations se succèdent à un tempo maîtrisé, avec un personnage principal bien campé doublé d'un faire valoir à la personnalité forte. Tout est fait pour faire rebondir l'intérêt du lecteur comme dans les romans à succès qui racontent de mystérieux complots se rapportant toujours in fine à l'histoire de la religion chrétienne. Thibaud de Rochebrune dépeint avec aisance de très belles bâtisses italiennes au milieu de la campagne, tandis que ses personnages réalistes traversent sans raideur de belles maisons bourgeoises ou de traditionnels monastères. Le dessinateur donne une impression de facilité et reste très discret derrière le récit bien construit qui lui est confié, les couleurs aérées de Delf faisant le reste pour un premier épisode fluide et prenant.