L'histoire :
43 avant JC. Jules César est à Alexandrie pour s’assurer de la docilité du peuple égyptien. Cléopâtre a prêté allégeance à la république romaine, mais les prêtres du temple de Philae rechignent à l’accueillir. Finalement, le grand prêtre d’Isis lui explique que seul un roi pourrait dominer l’Orient. César, qui depuis quelques temps fait un cauchemar où des corbeaux anthropomorphes l’assassinent malgré le soutien d’une petite fille, lui annonce qu’il sera ce roi. Son aide de camp, Furius Leo, descendant d’une famille liée au Palladium, est outré. Le peuple de Rome ne l’accepterait jamais ! Mais Jules César va plus loin. Pour plaire à sa maîtresse Cléopâtre, il lui offre le Palladium. Furius Léo est prêt à assassiner Jules César, mais Nautius Aquila, autre descendant d’une famille fondatrice, retient son geste. César est sauf, mais c’est maintenant le Palladium lui-même qui, se sentant menacé une nouvelle fois, va se défendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jules César, personnage historique et légendaire, a défrayé l’amour et la haine. Sénateur du courant des populares, il défend les intérêts du commun des romains face aux intérêts des riches propriétaires. Cette position politique, couplée à son génie militaire, et sa générosité au moment de distribuer les butins et honneurs de guerre, font qu’il est adoré du peuple… et détesté des élites. En excellent populiste, il s’en sert pour cumuler les pouvoirs jusqu’à ce que se pose la question de l’institution d’une royauté. C’est là que l’histoire cède sa place à la fiction. On ne sait pas si son objectif aura été de restaurer cette royauté tant détestée des Romains… Toujours est-il que le trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard se fonde sur cette supposition pour initier leur scénario, qui sera accéléré par la folie destructrice du maléfique Palladium. L’histoire est passionnante, prenante, mais regorge de dialogues. Bien tournés, certes, mais très, très nombreux, qui, du coup, mangent énormément de cases où les dessins sont beaux, précis, agréables, mais réduits à la portion congrue ! A aucun moment l’équilibre entre le texte et les dialogues n’est trouvé. Du coup, le magnifique dessin réaliste d’Annabel n’est que rarement mis en valeur. C’est dommage, parce qu’une nouvelle fois, ce tome est bien mené, bien documenté et une nouvelle fois agrémenté d’un cours du passionnant professeur Bertrand Lançon. Il y avait probablement trop de choses à dire…