L'histoire :
En 304 après Jésus Christ, le sénateur Marcus Aquila spolie son vieil ennemi, Aulus Leo, au motif qu’il a épousé la religion chrétienne. Les deux familles maudites par le Palladium se déchirent toujours… Il met sa femme et son fils à la rue. 24 ans plus tard, celui-ci, Furius Leo, chrétien comme son père, a du mal à trouver du travail et s’endette énormément. Dans l’ombre, c’est le fils de Marcus Aquila, Nautius, qui paie ses dettes, pour effacer la honte qu’il ressent pour ce que son père a fait aux Leo. Les Aquila sont puissants à Rome, le père est toujours sénateur, Nautius est adjuteur principal, ou chef de la police, et sa sœur est la vestale du Palladium. Furius Leo n’a que sa femme et sa fille. Mais le boulanger, lorsqu’il va payer son ardoise et lui acheter du pain, le convie à une messe donnée par le pape Sylvestre, un proche de l’empereur Constantin. Celui-ci s’est converti au christianisme et a fait cesser les persécutions contre les chrétiens. Mais Marcus Aquila ne l’entend pas de cette oreille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a suivi la vie du Palladium et des deux familles maudites, les Leo et les Aquila, durant cinq album, de leur rencontre aux portes de Troie avec Aquilon et Leonidas, en passant par la création de Rome, jusqu’à l’avènement de la religion chrétienne sous l’égide de l’empereur Constantin. Celui-ci fera bientôt de la religion chrétienne la religion officielle de l’empire romain. Le Palladium, c’est une idole renfermant Ker, fille de la déesse de la nuit Nyx, emprisonnée par sa mère pour l’avoir affrontée. Le Palladium est lié à Rome et aux deux familles, qu’elle manipule à sa guise pour assouvir sa vengeance et sa soif de puissance. Le twist final était attendu mais il est très bien mené. D’ailleurs, ce dernier album est particulièrement réussi par les scénaristes Eric Adam, Pierre Boisserie et Dider Convard. On sent l’inéluctable avènement de la chrétienté et la lutte sans merci que lui livrent les tenants du panthéisme romain. Comme d’habitude, le Palladium plane, jamais vraiment visible, toujours en arrière-plan, et avance ses pions, maléfique et machiavélique à la fois. Comme à chaque fois, le duo Régis Penet au dessin et Jean Bastide à la couleur livre une partition propre et sobre, avec un trait fin et précis, un style réaliste qui donne vie à ces scènes pourtant très éloignées de notre époque. A l’arrivée, le pari des successeurs de Gilles Chaillet et de son projet de Roma Aeterna est réussi, tout comme le nouveau cahier historique du professeur Bertrand Lançon en fin de tome, toujours agrémenté de croquis de Régis Penet.