L'histoire :
Dans les bureaux du quai d’Orsay, un juge d’instruction confie une enquête épineuse à un dénommé Salvatori, flic alcoolique sur le déclin. Au même moment, un avion en provenance d’Amérique du sud atterrit à Orly. Deux containers pleins de lingots d’or sont déchargés et embarqués dans un fourgon de la Blink, jusqu’à une petite société d’Issy-les-Moulineaux qui a pignon sur rue, la Anghorr SA. Un jeune homme, Thomas, les charge dans le coffre de son break et se rend chez un ferronnier un peu crasseux, Sam, à Meaux. Les deux hommes se livrent alors à un étrange trafic : ils déchargent les deux caisses, remplissent une bassine avec une dizaine d’autres lingots provenant d’un coffre fort, et Thomas repart avec ce nouveau chargement. Quelques minutes après, un autre homme plus distingué, John, arrive. Un nouvel échange de lingots a lieux, entre le coffre fort et deux sacs de sport. Enfin, 3 jours plus tard, John fait un retrait de 300 000 euros et charge un dénommé Perez de faire parvenir cet argent en Suisse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aussi jouissifs soient-ils au final, les thrillers politico-financier orchestrés par Philippe Richelle se caractérisent toujours par une pathologie récurrente dans leur mise en bouche : le scénariste tisse divers fils plus ou moins reliés entre eux, sans faire aucun effort pour aider le lecteur à comprendre ce qu’il se trame. Prenons un exemple illustré dans le résumé ci-dessus : on ne sait pas si les lingots sont déchargés des sacs vers le coffre ou du coffre vers les sacs, ce qui est tout de même primordial pour la compréhension globale de l’intrigue ! Sinon, il faut se contenter pour le moment de suivre le déroulé de ces évènements. Machin amène des lingots à bidule ; bidule les décharge chez truc ; truc amène du fric à chose ; et chose tente le jackpot en détournant le pactole. Rien pour le moment ne permet de percer le mécanisme de ce qui s’avèrera être dans le second épisode, une affaire de Blanchiment d’argent (puisque c’est le titre). L’album ne nous l’apprend pas encore, mais il s’agira pour cette galerie de personnages peu intègres de blanchir une fortune de 7000 lingots d’or dérobés deux ans plus tôt. Sur cette partition financière, sans coup d’éclat particulier, Dominique Hé livre un dessin réaliste classique, aux traits un peu épais, mais fort lisible.