L'histoire :
Washington, de nos jours, au siège de l’IRS (fisc américain). Un dossier confidentiel en provenance de la France est confié à l’un des directeurs, Hurley. Après avoir pris connaissance de son stupéfiant contenu, ce dernier le transmet à son homologue à la DEA (administration qui lutte contre la drogue), Owens. Celui-ci appelle aussitôt son homme de main, et lui confie des moyens illimité afin de mener une enquête secrète. Parallèlement à cela, Sam Boldon, journaliste sur la chaîne Channel 40, vient de terminer le tournage d’un reportage sur les ravages de la drogue dans les banlieues urbaines. Après avoir assisté à l’enterrement d’une jeune victime, il rend visite au dénommé Mickaël Jackson (un homonyme du chanteur), incarcéré pour avoir dealé. En sortant de la prison, il croise son avocat : étrangement, c’est un ténor du barreau qui assure sa défense… Il tente de comprendre en discutant avec celui-ci, mais celui-ci se défile. C’est louche. La puce à l’oreille, Boldon rend visite à la mère de Jackson et creuse l’affaire plus en amont. Petit à petit, il prend conscience de l’ampleur d’un scandale monumental qui s’étale devant lui, établissant des liens entre narcotrafiquants colombiens, DEA et CIA. Il décide de retarder la diffusion de son reportage social, lorsqu’il est contacté par un mystérieux informateur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connait maintenant la musique de la série Secrets bancaires, dont les intrigues se livrent à chaque fois en diptyque : un détail suscite la curiosité d’un enquêteur qui, d’humeur zélée, remonte progressivement au grand jour un monumental scandale politico-financier. Il s’agit cette fois d’un journaliste télévisuel qui voit sa chronique sociale se transformer peu à peu en reportage d’investigation à haute tension. Faisant référence à l’affaire du Watergate (qui se couronna par la démission de Nixon), le titre de ce 4e diptyque annonce d’ailleurs clairement la couleur. Les développements sont comme toujours orchestrés par le scénariste orfèvre en la matière, Philippe Richelle (Les coulisses du pouvoir). La mécanique semble une nouvelle fois formidablement bien huilée, mais elle a tendance à abuser en faisant languir le lecteur à outrance. Il faut en effet attendre les 2/3 de ce volet d’exposition avant de comprendre enfin l’objet du scandale qui se présente. Au dessin, Dominique Hé (tomes 2.1 et 2.2) succède en alternance avec Pierre Wachs (tomes 1.1et 1.2 puis 3.1 et 3.2). Avec rigueur et application, Hé met en scène dans un décorum urbain contemporain lambda ces investigations peu spectaculaires sur la criminalité en col blanc. Les scènes d’action se limitent en effet à un jogging ou une voiture qui accélère vaguement, tandis que le climax est atteint lors d’un simple coup de téléphone…