L'histoire :
A Washington, le journaliste Sam Boldon a peu à peu transformé son reportage social, concernant les ravages du trafic de drogue sur la jeunesse américaine, en un brûlot d’investigation explosif. En effet, preuves et témoignages à l’appui, il a démontré que Owens, le directeur de la DEA (Drug Enforcement Administration : organisme américain de lutte contre la drogue) avait carrément favorisé les narcotrafiquants colombiens, avec l’appui de la CIA ! Finalité géopolitique ou enrichissement personnel ? Peu importe les raisons, le scandale est patent. En clé de voûte de sa démonstration filmée, Czerny, un ancien agent de la DEA, témoigne à visage découvert pour impliquer Owens. Oui mais voilà : le service juridique de Channel 40 tique et repousse sans cesse la diffusion du reportage. Ils demandent à Boldon de vérifier le moindre aspect de son enquête, pour éviter un procès qui serait fatal à la chaîne. En rage, Boldon s’exécute néanmoins et complète son dossier, avec l’aide de son informateur secret de la DEA, Mac Kenzie. Finalement, le reportage est diffusé et booste logiquement l’audience. Deux jours plus tard, coup de théâtre : Owens apporte un démenti cinglant en conférence de presse. Il démonte complètement la démonstration de Boldon et prouve à son tour de manière irréfutable que le journaliste a montré d’impardonnables négligences : Czerny a en effet menti pour servir une vengeance personnelle. Boldon a été piégé, il sombre dans la déprime et les actions de la chaine s’effondrent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 4 point 2 conclue logiquement le diptyque d’un nouveau Secret bancaire – comme toujours – de manière très efficace. Le sujet cible cette fois les manœuvres médiatiques, ou comment le pouvoir (ici américain) parvient à discréditer un journaliste, lorsque ses investigations se montrent par trop dangereuses. La mise en place du premier tome pouvait se montrer ardue : comme à chaque fois, il fallait appréhender les noms, les fonctions, les dispositions psychologiques d’une douzaine de protagonistes essentiels, ainsi que les magouilles concernées. Ce qui n’est pas toujours évident, étant donné que la narration propre de Philippe Richelle garde toujours une distanciation particulière avec les faits. Ce second tome se montre beaucoup plus fluide et nous prend un peu plus aux tripes. La tension liée à la diffusion du reportage, de son impact direct (positif puis négatif) et enfin de ses conséquences (tragiques quoique finalement morales), tient impeccablement le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Dominique Hé met avantageusement l’ensemble en relief, à l’aide du trait semi-réaliste habituel et parfaitement maîtrisé. A noter : il s’agit vraisemblablement du dernier Secret bancaire publié sous cette forme… mais l’éditeur nous promet que le concept reprendra sous peu, différemment.