L'histoire :
Victor de la Salle est a priori mort de suicide. Mais Mathieu, qui fut une sorte de fils adoptif, établit un lien évident entre le tragique événement et la clé USB que le numéro deux de la BCE avait, par inadvertance, emportée avec lui lors d'une réunion en Russie. Ces éléments révèlent l'imminence d'une crise potentielle majeure de la dette grecque, soigneusement dissimulée au public. Réfugié chez son ami Skull, Mathieu comprend qu'il doit quitter l'Allemagne pour se mettre à l'abri des tueurs qui ont tenté de l'abattre – et de la menace d'arrestation qui pèse sur lui pour un délit d'initiés monté de toutes pièces. Il va se rendre à Barcelone, rencontrer une amie de Skull, dont les compétences de hacker sont inégalées et devraient lui permettre de déchiffrer les fichiers contenus sur la clé. Juste avant son départ, il envoie Skull dire un mot de sa part à Aurélie, sa petite amie qui vit dans son appartement. La jeune femme vient de recevoir la visite de la police, qui a saisi l'ordinateur de Matthieu. Lorsque Skull sonne à sa porte, elle le laisse entrer. Et lui demande de pouvoir revoir son petit ami une dernière fois avant son départ...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La situation de Matz reste très tendue dans ce deuxième épisode, qui poursuit avec efficacité la mise en scène de tout ce dont sont capables les grands manipulateurs de la finance internationale. Corbeyran s'appuie sur Frédéric Bagarry qui fournit les éléments de crédibilité financière au thriller. Le scénariste chevronné fait le reste et pousse la logique en mettant en scène des tueurs à gages employés a priori par des grandes banques et poursuivant celui qui pourrait révéler leurs manipulations. Les personnages typiques d'une BD grand public sont présents: le hacker à lunettes vit dans un appartement bordélique, les personnages féminins sont toutes des top-models... bref le genre est respecté. La progression de l'intrigue est néanmoins réelle dans ce deuxième épisode, qui propose déjà de belles révélations. Eric Chabbert dessine tout cela avec métier mais sans effet, et contribue doc à une lecture fluide au service de l'action. Shadow Banking est donc une série plutôt réussie d'un scénariste vedette. Un suspense efficace qui tient le lecteur en haleine, sur un sujet très actuel et finalement crédible.