L'histoire :
Dans un hopital de Thessalonique, Matthieu et Maureen sont des miraculés. En particulier la jeune femme, suite à l'accident de voiture dont a été victime Alecos, l'homme qui leur a fourni tant de révélations sur les manipulations autour de la dette grecque. Skull vient de découvrir le cadavre de sa sœur Tina dans un hangar désaffecté, après avoir subi la torture de ceux qui cherchent à mettre la main sur Mathieu. Il a fini par avouer où se trouvait son ami, mais il constate que cela n'a pas suffi à sauver Tina. Poussé par la rage, il échappe à ses ravisseurs et va se confier à la brigade financière de Francfort. Ils découvrent ensemble que le directeur adjoint du service économique de la BCE connait Aurélie, la femme qui a séduit Mathieu Dorval pour finalement tenter de le livrer à ses assassins potentiels. De leur côté, Maureen et Dorval décident de reprendre le fil de leur enquête en allant interroger celui-là même qui a conçu le montage autour de la titrisation de la dette. Mais il vit à Chicago et les deux enquêteurs vont avoir besoin de faux passeports pour voyager incognito. Ils embarquent clandestinement sur un cargo de marchandise vers l'Espagne, où ils pensent trouver de l'aide...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Corbeyran a du savoir-faire et le scénariste le démontre en faisant progresser son intrigue juste ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine, en attendant le prochain tome. L'enquête avance et de nouveaux éléments viennent accentuer sa dimension internationale, tandis que les rebondissements s'accumulent de manière plutôt traditionnelle, aussi bien pour Skull que pour nos deux héros dans leur chambre d'hôpital. Le dessinateur Eric Chabbert livre quant à lui une prestation efficace dans le plus pur style des publications grand-public de l'éditeur Glénat. Le dessinateur ne se fait jamais remarquer, ni par des images marquantes, ni par l'agencement de ses plans. Les couleurs assez impersonnelles de Bruno Stambecco confirme que cet album se lit plus qu'il ne se regarde. Cette série proche de Hedge Fund dans sa mise en scène des manipulations des grands acteurs de la finance, n'a pas le côté classe de sa rivale. On se laisse néanmoins prendre au jeu, dans une lecture rapide mais cohérente, qui réserve comme il se doit une surprise supplémentaire dans ses dernières pages.
