L'histoire :
Avec l’aide de son mentor, le banquier Victor de la Fuente, Mathieu Dorval, lui aussi jeune et brillant banquier à la Banque Centrale Européenne, a décelé une magouille financière de vaste ampleur, susceptible de provoquer un krach mondial. Mais alors que tous deux enquêtaient, Victor a été retrouvé pendu chez lui. La thèse du suicide ne tient pas pour Mathieu, qui poursuit d’autant plus férocement ses recherches que lui aussi se retrouve la cible de mystérieux tueurs. Avec l’aide de Skull, un ami pirate informatique, il décrypte un fichier informatique qui lui donne de premiers éléments de preuve. Puis avec l’aide de Maureen, une pirate informatique sexy qui vit à Barcelone, le fichier continue de « parler ». Il explique l’origine frauduleuse de la crise des subprimes américaines et de la dette grecque trop longtemps dissimulée : la banque Goldhammer Capital et ses revenus financiers. Mathieu et Maureen s’envolent donc pour la Grèce, où un nouveau contact, Anekos Paparakis, analyste financier, va les aider à y voir plus clair. Mais les pontes de la BCE qui tirent les ficelles de l’affaire ne comptent pas les laisser investiguer sans réagir. Leur tueur « Mandragore » passe à la vitesse supérieure, en suivant de près les investigations de Mathieu et Maureen…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste chevronné Corbeyran et le banquier Sylvain Lacaze se sont alliés pour proposer Shadow Banking, un thriller divertissant permettant de faire découvrir certains rouages retords et scandaleux (et néanmoins réels) de la haute-finance internationale. Partie de la BCE (Banque Centrale Européenne) située à Francfort, l’enquête que mène le jeune et dynamique héros banquier l’a ensuite fait passer par Barcelone (dans le tome 2). C’est désormais en Grèce que se déroule le gros de l’intrigue dans ce troisième opus. C’est en effet dans le décor touristique des Météores qu’un nouvel intervenant, analyste financier intègre, décrypte les malversations cupides de banquiers véreux sur le dos des contribuables européens, qui a abouti à la crise grecque. La dette de 350 milliards d’euros qui en résulte impose au peuple grec de devoir payer jusqu’en 2037… Afin que le sujet ne tourne pas au débat d’économie, un tueur efficace à la solde des pourris – nommé « Mandragore », façon Mangouste dans XIII – traque les héros jusqu’aux dernières pages spectaculaires de cet épisode. Les nombreuses séquences d’action permettent au dessinateur Eric Chabbert de donner profondeur et souffle à l’intrigue, en dehors du cadre rigide des bureaux d’affaire. Cette alchimie fonctionne plutôt bien, à la fois au service du rythme et de la pédagogie. En tout cas, on en redemande, calé dans les starting-blocks pour découvrir comment la traque multiple et l’enquête meurtrière vont se poursuivre au cours du tome 4 à venir…