L'histoire :
C'est le dernier round pour Mathieu et Maureen, qui vont tenter d'attirer Horowitz dans un piège. Ils reçoivent l'aide des services secrets chinois, qui ont en apparence intérêt à mettre fin à la formidable manipulation financière dont le dirigeant de la FED est complice. Le contact avec Horowitz a lieu très vite, et c'est dans un jet privé que Dorval se réveille après avoir été intercepté et neutralisé par les hommes du grand banquier américain. Il parvient à expliquer que des partenaires basés à Hong Kong sont prêts à soutenir une version cinq du fameux Xanadu, le plan financier qui va provoquer la ruine de millions de petits épargnants aux Etats-Unis, et il propose de l'organiser. Un rendez-vous conjoint est alors prévu dans la mégapole chinoise, et c'est Helena, la maîtresse et complice d'Horowitz, qui va accompagner Mathieu. Suite à l'assassinat de sa sœur, Skull s'est planqué dans un hôtel de passe. Sa dernière conversation avec Mathieu était désespérée. Dans la nuit, il succombe à une overdose, et la brigade financière de Francfort se retrouve sur place. Les enquêteurs espèrent que les prochaines personnes qui vont tenter de contacter la victime les aideront à développer leur enquête, dans laquelle il jouait un rôle d'indicateur. Le téléphone de Skull va bientôt sonner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour conclure cette intrigue financière autour de la crise des subprimes de 2008, Eric Corbeyran n'hésite pas à mettre ses personnages dans des situations compliquées, dans des endroits spectaculaires qui donnent du piment à leur aventures. Des bureaux luxueux avec de grandes baies vitrées à Hong Kong, ou une zone industrielle glauque des environs de Washington. Il applique à une intrigue financière très complexe les recettes de ses séries grand-public, dans le but évident d'y générer un suspense qui tienne le lecteur en haleine. Il s'en sort plutôt bien, et ce tome de clôture ferme très correctement la série, qui mérite d'être relue dans sa continuité. Sa mise en scène grand-public dresse un parallèle entre cette délinquance en col blanc et les meurtres les plus sordides, démontrant en quelque sorte que le crime financier peut avoir in fine les mêmes méthodes et les mêmes conséquences. Eric Chabbert fait le job de manière très sérieuse, comme d'habitude avec un grand souci de lisibilité, dans le plus pur style de ses collaborations précédentes avec Corbeyran. On aimerait toutefois que le dessinateur s'exprime de manière un peu plus personnelle, et s'approprie davantage de moments dans le récit. En cinq tomes, cela aurait été possible, et aurait pu enlever le côté trop mécanique et bien huilé qui colle un peu à la peau de son scénariste.