L'histoire :
Pour Titeuf, la grande question du moment se concentre sur le roulage de galoches. En effet, suivant le principe des rivières et des écluses, si le gars est plus grand que la fille, toute la salive doit couler logiquement dans la bouche de cette dernière, ce qui est clairement dégueulasse ! Et quand à savoir la vitesse et le sens qu’il faut imposer à la rotation de la langue, autant essayer de passer à travers les pales d’une hélice : un faux mouvement et Snap, c’est un carnage ! Sinon, Titeuf s’interroge aussi beaucoup sur le phénomène extravagant de la puberté. Notamment, en vacances chez son cousin Thierry, il s’aperçoit que celui-ci est plus grand que l’année dernière, plus boutonneux, avec un appareil dentaire et une toison de moustache ridicules. Désormais, il marmonne au lieu de parler, dort jusque midi, écoute son walkman en boucle, asperge son miroir d’acné et surtout, il ne s’amuse plus à planter des pétards dans les bouses de vache. Une problématique autrement plus excitante est celle de la nature des relations entre l’abominable maitresse et le répugnant et bigleux Monsieur Dubouvreuil qui passe trop souvent faire des conférences soporifiques ces derniers temps. Finiront-ils par faire des trucs sexuels ? Et bien sûr, la conquête du cœur de Nadia tient toujours une place prépondérante dans ses priorités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La sortie de chaque nouveau Titeuf est un évènement dans le paysage bédéphile franco-helvetico-belge… Populaire en 2 ou 3D, à la télé, sur Internet, dans les cartables et jusque dans l’assiette, Titeuf est devenu le héros de BD et d’anime le plus célèbre. Faites le test en demandant autour de vous, quel personnage de BD à la houppette blonde a un nom commence par « Ti… » : aujourd’hui, peu répondront Tintin. Bref, revenons à notre tome 12, tiré à 1,8 millions d’exemplaires (record !). Si la grande force de Zep est d’avoir initialement trouvé un axe humoristique à la fois enfantin et pertinent sur les préoccupations crado-sexuelles de cet âge, sa réussite vient aussi de son talent pour tenir la longueur, tout en restant toujours politiquement correct. On a en effet l’impression que ce tome 12 est encore meilleur que les précédents ! Chaque gag s’attaque à un sujet de société et/ou immatures, à travers des ressorts différents et super drôles, faisant une approche légère, variée et non exhaustive du Sens de la vie. Zep ne perd jamais de vue que l’analyse finale est effectuée à travers les yeux d’un enfant insouciant et turbulent. En général d’une planche (sauf le premier qui en compte 4), les gags font ainsi cette fois des incursions dans l’actualité médiatique (la pratique du terrorisme kamikaze à bon escient), la vie sociale (le chômage et la dépression du papa), ou écologique (les effets des légumes bio sur la qualité des flatulences), mais aussi le racket, les cosplay ou les liftings… Un must pour les 10-15 ans !