L'histoire :
Le papa de Titeuf annonce une grande nouvelle : il vient de trouver du travail dans une société américaine et grâce à cela, la famille va enfin pouvoir déménager. Woah le choc ! Cela veut-il dire que Titeuf va devoir abandonner tous ses copains ? Fini les tirages de slip par-dessus le pantalon ? Finies les chasses aux moustiques pour récupérer des gênes de dinosaures ? Cela signifie t-il qu’il va s’éloigner de Nadia et qu’il risque de ne plus la reconnaître quand il reviendra par hasard dans la région 15 ans plus tard ? Les copains lui font des cadeaux d’adieu (pourris) et Titeuf règle ses comptes dans le quartier, dorénavant certain d’éviter les représailles. Oui mais voilà : la famille déménage certes, mais dans l’immeuble d’en face, car la société du papa est peut-être américaine, mais pas le lieu de travail… En revanche, la vraie bonne nouvelle, c’est que la maîtresse est envoyée en stage de mise à niveau pédagogique ! Elle est remplacée par Monsieur Quoinot, un jeune prof chauve aux méthodes modernes « relativement » sympathiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Y’a pas : Titeuf, c’est quand même vachement plus drôle en 46 gags plutôt qu’en une seule histoire complète. Le précédent Nadia se marie s’était certes révélé rigolo, léger et parfaitement dans le ton des autres volets de la série, il était tout de même moins percutant ! Retour, donc, à la structure d’un gag par planche, pour la superstar des bancs d’écoles. Titeuf est aujourd’hui le plus gros tirage de BD franco-belgo-suisse : 13 millions d’exemplaires vendus sur la série ! Ce florilège de bêtises est aujourd’hui traduit dans plus de 20 langues ! Sans compter les centaines de produits dérivés auxquels les parents ont bien du mal à échapper… Il faut reconnaître à Zep un don certain pour toucher juste en manière d’espièglerie contemporaine. Sa grande force est d’éviter le politiquement correct et le consensus, touchant de fait aux sujets sensibles chez les djeunz de cet âge (ah il faut le voir, Titeuf, se tirant sur la zigounette avec un double décimètre, pour gagner le concours du plus long !). Ce faisant, il en profite aussi pour beaucoup amuser les parents, fatalement passés par cet état d’esprit (un peu) oublié. Une nouvelle fois, l’auteur prouve sa propension à régresser mentalement et à se replonger dans la peau du gamin de 10 ans qu’il fut. Il s’y complait un moment, y piochant malicieusement des souvenirs et impressions d’enfance, pour nous les retranscrire avec talent 25 ans plus tard. Mais Zep a aussi l’art et la manière de tordre le cou de manière logique et radicale à quelques maux de la société. Ainsi, après avoir compris que la génétique déterminait la couleur de peau, Titeuf analyse logiquement : « Pourquoi les gens sont racistes contre des gênes ? C’est nul, c’est tout petit des gênes ! » Un nouveau recueil exquis, promis à un beau succès…