L'histoire :
Benjamin Reiss quitte Paris en faisant du covoiturage. Il monte dans une voiture avec quatre autres personnes, direction Lyon. Les autres passagers commencent à faire connaissance et racontent chacun leur tour leur expérience de vie. Benjamin n’a pas trop envie de parler, il préfère dormir. Cependant, la conductrice lui pose quand même la question de savoir ce qu’il fait dans la vie. Alors Benjamin, tant qu’à faire de parler, va raconter en détails ses six années passées au Japon. Il commence par le début et la relation sentimentale qu’il entretient avec Julie, mais qui bat de l’aile à ce moment là. Ils rentrent de soirée et Julie ne peut s’empêcher de lui faire des remarques sur la façon dont il a discuté avec une petite japonaise. Benjamin aime le Japon et toute la culture de ce pays. Après une année passée dans une ambiance morose avec Julie, celle-ci décide de partir en Allemagne avec Erasmus. Benjamin passe l’été à rien faire, il n’est plus trop motivé pour continuer la fac. Un soir, il est invité à une fête déguisée chez un copain. Il tombe une nouvelle fois sur la petite japonaise Kayoko. Ils finissent la soirée ensemble, puis finalement passent le mois complet. Cependant, Kayoko doit repartir au Japon. Elle lui propose de venir lui rendre visite dés que possible…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Benjamin Reiss, auteur de bande dessinée, raconte au travers d’un récit autobiographique son expérience de vie de plusieurs années au Japon. Fortement imprégné de style manga, ce roman graphique avait déjà été édité du temps des éditions 12bis, dans une version plus courte. Il comprend cette fois 229 pages dans lesquelles Benjamin développe plusieurs aspects propre à la vie japonaise. Avec son œil européen, il décrit différents arts de vie et coutumes au Japon. Son approche en tant que jeune assistant auprès de plusieurs mangaka nous montre le monde du manga vu des coulisses. Dans cet univers très étrange, être assistant d’un maître recèle parfois bien des surprises. Reiss explore bien sûr les nombreuses traditions rencontrées pendant ces six années. Il parle de l’art du Sento (bains publics pour hommes et femmes), de son apprentissage du Taiko (tambour de cérémonie japonais)... Afin de pimenter son récit, l’auteur ajoute aussi ses déconvenues et anecdotes typiques du mode de vie japonais, racontées de façon amusante. L’exemple du vol de vélo montre clairement que la mentalité est à cheval sur les réglementations et que l’on ne tergiverse pas. Le style graphique fortement inspiré du manga conforte le ton du récit de belle manière. Ses planches sont toutes en noir et blanc, à l'exception d'un fond de couleur pour marquer un lieu ou un personnage. L’encrage particulier à la japonaise de certaines cases accentue lui aussi l’effet de style. Ce roman graphique bien construit met en lumière un mode de vie radicalement différent de la culture européenne.
