L'histoire :
Nous sommes en 50 avant Jésus Christ. Toute la Gaule est occupée par les romains. Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Leur arme secrète : une potion magique, fabriquée à partir d’ingrédients savamment sélectionnés par le druide Panoramix, et qui leur confère une force prodigieuse. Le centurion à la tête de la garnison romaine voisine de Babaorum en a assez qu’une poignée de gaulois ridiculise la toute-puissance de l’empire en rétamant systématiquement ses légionnaires à grands renforts de bourre-pifs. Pour percer leur mystère, il désigne (au hasard) un soldat, le frêle Caligula Minus, qui doit infiltrer et espionner le village gaulois. Affublé de postiches, le légionnaire joue donc son rôle : le voilà prisonnier et convoyé sur les routes alentours par une petite troupe de romains. Ils sont repérés depuis la cime d’un arbre par Astérix et son copain Obélix, un gros gaulois qui lui, n’a pas besoin de boire de potion magique pour être super costaud. Etant donné qu’il est tombé dans une marmite quand il était petit, les effets de la potion sont permanents chez lui. Ignorant qu’il s’agit d’un faux-gaulois, Astérix et Obélix le « délivrent » et le ramènent au village. L’espion a alors l’opportunité de découvrir et même de boire de la fameuse potion… avant d’être démasqué ! Il s’enfuit alors à toute vitesse vers Babaorum et prouve à ses supérieurs durant quelques heures la force prodigieuse qui en résulte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En juillet 1961, paraissait Astérix le gaulois, le premier tome de ce qui allait devenir une série culte du 9ème art. 50 ans plus tard, Astérix est en effet l’un des héros de BD les plus célèbres. Plusieurs dessins animés et films en ont été dérivés, parmi les plus gros budgets du 7ème art et il y a même un parc d’attraction qui lui est consacré. Cet album originel asseyait René Goscinny comme un auteur vraiment génial. Car non seulement, dans son ensemble, l’aventure est rythmée et intelligemment construite, mais en plus, elle a le grand mérite d’imposer des personnages attachants, un contexte historico-humoristique doté d’un riche potentiel et (déjà) une sacrée pelletée de bons mots. Notamment, de nombreuses locutions latines, parmi les plus éculées, sont exploitées… et néanmoins le scénariste prouvera par la suite qu’il a de la ressource en la matière. Ce premier opus est aussi l’occasion de voir les protagonistes avec leurs tronches des tout-débuts dans les premières pages… et de constater dans les dernières pages qu’Albert Uderzo les a déjà bien fait évoluer vers leurs formes définitives (comparez Panoramix !). On note aussi qu’Obélix n’est pas encore le numéro 2 de la série : Panoramix assure ici un rôle bien plus important. On pourrait décortiquer ainsi l’œuvre longtemps et des ouvrages spécialisés l’ont fait infiniment mieux que nous. Le mieux est encore de laisser faire la magie en le (re)lisant : à chaque âge, on y trouve un intérêt différent et des pépites d’humour et de tendresse.