L'histoire :
Grimmwood, Angleterre. Un petit village sur la côte Est, à une vingtaine de kilomètres de Grimsby et à 80 km de Nottingham et du fameux golfe du Wash. Ce soir là, un marin ayant bu plus que de raison aperçoit un groupe à l'apparence lugubre. Le poivrot local voit en effet quatre fantômes aux têtes de morts transporter un cercueil. Mort de trouille, il se précipite à nouveau dans le bar où il a éclusé bouteille sur bouteille toute la soirée. Bien évidemment, le tenancier du tripot le traite de tous les noms d'oiseau et l'évacue de son établissement à grands coups de pieds dans le séant. Pourtant, l'ivrogne de service continue à suivre l'étrange procession, qui finit par sortir du village. Et qu'elle n'est pas notre surprise de voir qu'il s'agit en réalité de Tif, Tondu, l'inspecteur Fixchusset et Kiki, alias la comtesse Amélie d'Yeu ! Mais à quoi jouent donc nos héros ?...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Retour en terre anglaise pour nos héros. Après une expédition haletante en pleine jungle birmane, Tif,Tondu et Kiki, accompagnés une nouvelle fois par l'inspecteur de Scotland Yard Fixchusset, retrouvent donc le charmant climat froid et pluvieux (voire foggy) de la Perfide Albion. Comme souvent, Maurice Tillieux introduit une touche de fantastique à son enquête, mais il ne s'agit que d'une façade, car le lecteur découvrira vite que les vilains de cette histoire sont une bande de trafiquants de drogue qui se sont adjoints les services d'un scientifique expert en illusions d'optique. En soit, la trame n'est ni très originale, ni franchement haletante. Pourtant, la présence d'un personnage secondaire, une brute épaisse dont il est impossible d'avoir la peau, et la récurrence des gags relevant de l'humour de situation rendent la lecture assez agréable. L'atout majeur de cet album, c'est surtout le dessin de Will, qui n'avait pas son pareil pour camper une atmosphère à travers ses décors. Les villages, les falaises de la côte Est anglaise, les ruines de châteaux, les scènes nocturnes et celles maritimes sont un vrai régal. On se souviendra donc principalement de cet album grâce à son visuel. On peut aussi noter qu'il s'agit de l'avant-dernier album de Maurice Tillieux car, au moment où il est pré-publié dans le journal Spirou dont il est devenu un des animateurs principaux, l'auteur s'adjoindra les services d'un assistant, le jeune Stephen Desberg. Mais ceci est une autre histoire...
