L'histoire :
En septembre 1939, les parisiens pressentent l'invasion allemande. Par précaution, ils organisent l'évacuation de certaines œuvres d'art du Musée du Louvre vers l'extérieur de Paris, dont le château de Chambord. Près d'un an plus tard, en juillet 40, l'occupation est une réalité, à Paris comme dans le village normand où vivent Gaston, Edmond (Doc), François (Bouboule) et Elise (Princesse), quatre gamins bien décidés à résister aux boches. Grace au poste de radio trafiqué par Doc, ils peuvent écouter les dernières nouvelles de la nauséeuse diplomatie internationale. Plus tard, ils apprennent en surprenant la conversation de deux soldats, que Hermann Göring, maréchal suprême du Reich, doit passer la soirée dans leur patelin le lendemain. Ils ne savent pas encore que ce bras droit de Hitler est en quête d'œuvres d'arts pour la collection personnelle de Hitler... voire de Göring himself. Mais ils comptent bien se rendre eux aussi à cette soirée afin, éventuellement, de jouer un sale tour aux boches. Le lendemain, Gaston est puni, en raison de son indiscipline à la messe. Il se retrouve à devoir passer une journée de pénitence avec le curé. Le soir venu, il rentre chez lui, mais file aussitôt retrouver ses copains. La nuit tombée, ils pénètrent dans l'enceinte du château où se tient la réception par une porte dérobée de la propriété, et ils espionnent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On sent, à travers le premier tome de cette série jeunesse, une vague volonté éditoriale de s'inspirer du succès des Enfants de la Résistance et de la Guerre des Lulus. Ou comment raconter la seconde guerre mondiale à un public jeunesse, en alliant un objectif didactique à un ton bon-enfant. Dans le (premier ?) tome du Réseau Papillon, le prisme sera celui de la quête individualiste mais authentique de Hitler et de son bras droit Göring, sur les œuvres d'arts détenues par les musées français. Nos quatre jeunes héros vont ainsi jouer les troubles fêtes dans un transfert, de manière trop rocambolesque et héroïque pour être réaliste, compte-tenu de leur jeune âge. Mais après tout, ils peuvent être surdoués en matière de Résistance, étant donné que l'un d'eux est présenté d'emblée comme un électronicien de génie : il répare les radios à 10 ans, à une époque où la radio est sans doute l'un des objets les plus technologiques qui soient. Les lecteurs expérimentés n'y croiront donc que très moyennement, quand bien même le rythme narratif est efficient. Plus contestable, la règle primaire de bande dessinée, qui consiste à placer les phylactères suivant un parcours logique de l'œil (de haut en bas et de gauche vers droite) n'est pas toujours respectée... au grand dam de la logique des répliques (ex : 3ème case p.6, la question suit la réponse...). Cette entorse fraye avec l'amateurisme. Le dessinateur Nicolas Otéro a quant à lui fait l'effort de modifier son style graphique très particulier, pour tendre vers un trait plus jeunesse. C'est louable, bien qu'encore imparfait. Ces petites imperfections sont d'autant plus dommages, que l'intention éducative louable se conclut par un cahier final contenant des focus pédagogiques à hauteur d'enfant (Göring, les réquisitions d'œuvres d'art, la Résitance en Normandie, le réseau des trains...).