L'histoire :
Le 3 septembre 1941, à Bordeaux. Edmond est aux côtés de son père, qui ausculte ses patients les uns derrière les autres. Le blondinet trafique un poste TSF quand un de ses copains lui amène Le Journal de l'Orne, qui lui permet d'avoir des nouvelles de la région que sa famille a du quitter. C'est alors qu'il découvre que la mère de son meilleur ami, Francis, est décédée de vieillesse. Il est envahi par la peine et souhaite se rendre aux funérailles pour être présent et soutenir celui qu'il considère comme son frère. Son père s'y oppose, mais une formidable opportunité se présente à Edmond : la résistance bordelaise veut développer ses liens en zone occupée et soutenir un réseau en Normandie. Edmond se porte immédiatement volontaire et qui plus est mieux qualifié que lui, puisqu'il est Normand ? Dans le même temps, les allemands ont eu vent que les anglais aidaient à la mise en place de cette poche de résistance. Ils ne disposent de quasiment aucune autre information. Pour saper ce mouvement à la racine, ils procèdent au recrutement d'un français natif de Normandie, dont le rôle sera de s'y infiltrer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le réseau papillon est une série jeunesse qui met en scène Edmond, une jeune homme juif qui participe activement, avec le concours de ses amis, à la Résistance. Ayant été contraint de fuir la Normandie, le voici désormais en zone libre, plus précisément à Bordeaux. Le titre de ce tome 5 nous dit tout, puisque le réseau à qui Edmond va prêter main-forte en rejoignant sa Normandie (ses pâturages et ses Nazis) va être infiltré par un agent double. On retiendra essentiellement l'aspect pédagogique de cet album, plutôt que les grosses ficelles scénaristiques. La première d'entre-elle concerne cet agent infiltré : un adulte débarque au milieu d'ados et lui pose trois questions... et zou, le voici comme le loup dans la bergerie. Cela n'a strictement aucune cohérence et pas plus de crédibilité historique. Une patrouille de SS incapable de mettre la main sur des gosses qui montent aux arbres, évidemment ça ne tient pas non plus la route ; pas plus que lorsqu'ils arrivent à s'échapper d'une maison raflée en passant par les toits pour rejoindre celle mitoyenne. Mais qu'importe, ce qui compte vraiment pour un enfant ou un pré-ado amené à lire cette BD, c'est de savoir les dangers que couraient ceux qui refusaient l'occupation allemande. D'ailleurs, le cahier de fin d'album resitue le contexte de la Résistance et offre un support d'apprentissage. Côté dessins, Nicolas Otéro propose des graphismes stylisés et plutôt élégants, avec des scènes nocturnes qui « baignent » dans un joli bleu. Le résultat est plaisant. Alors si les adultes poseront un regard réaliste qui pourra faire passer cet opus pour une histoire par trop candide, les plus jeunes y trouveront matière à s’intéresser à cette noire période de l'Histoire.