L'histoire :
Dans le village normand de Saint-Ceneri-le-Gérei occupé par les allemands, en novembre 1940, le facteur remet une lettre à François, pour son paternel, artisan boucher de profession. La tante Joséphine réclame une livraison de viande, à Paris. Le père de François réfléchit à la meilleure façon de procéder en cette période d’occupation, puis demande à son commis d’effectuer le trajet, en compagnie de François (alias Bouboule) et de deux de ses copains. Ce seront évidemment ses deux potes Gaston (alias Chef) et Edmond (alias Doc), avec lesquels il forme désormais le « réseau papillon » de jeunes résistants, qui s’y colleront. La quatrième membre du groupe, Elise (alias Princesse), reste quant à elle en Normandie. Les trois gamins accompagnent donc le commis en camionnette jusque Paris. Une fois arrivés sur le boulevard Malesherbes, ils déchargent le camion et sont alors perturbés par des étudiants qui distribuent des tracts. Sur ceux-ci, ils peuvent lire qu’une grande manifestation contre la politique de collaboration de Pétain, pour la France libre, est organisée le lendemain sur la Place de l’Etoile. Les trois copains décident d’y participer, quitte à retarder le voyage de retour, quitte à froisser l’oncle et la tante parisiens, plutôt vichystes. Or évidemment, les allemands ont eu vent de cette opération et ils comptent la réprimer violemment…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s’être mêlés d’un trafic d’œuvres d’art organisé par Göring (dans le tome 1), dans ce second opus, nos gamins normands et résistants font une virée à Paris. Mais leur livraison de viande se complète d’actes de résistance aussi téméraires qu’inconscients : ils rejoignent l’authentique manifestation étudiante du 11 novembre 1940, dont l’objectif était de saluer la tombe du soldat inconnu. Plus de 200 étudiants finiront arrêtés par l’armée allemande et emprisonnés de nombreuses semaines. Nos gamins fictifs n’échapperont pas à ce triste sort… dans un premier temps. De manière totalement improbable et providentielle, lors de leur exfiltration rocambolesque, nos jeunes héros en culottes courtes (au sens propre) malmènent ensuite directement l’un des plus puissants généraux de la Wehrmacht, Otto von Stülpnagel… qui ne ressemble absolument pas à son portrait réel, sous les crayons de Nicolas Otero (dans la BD, c’est un gros blond ; alors qu’il était sec, brun et moustachu). Otero réitère le style plus caricatural et léger que celui qu’on lui connaissait (sur KKK, par exemple), une griffe qui correspond au public jeunesse auquel s’adresse la série. Malheureusement, on ne peut s’empêcher de comparer une fois de plus ce Réseau Papillon à deux autres séries du strict même registre, mais plus « crédibles », que sont Les enfants de la résistance et La guerre des Lulus. Les gamins iront-ils jusqu’à faire un croche-patte à Hitler dans le tome 3 ?