L'histoire :
En janvier 1941, un groupe de soldats français noirs – des tirailleurs sénégalais – s’évade en passant par les égouts du Frontstalag 181 de Saumur. Des résistants les accueillent à leur sortie et leur donnent des vêtements civils. L’un d’eux, Samba Douma, a le désir de retourner dans son pays. Avec ses camarades, il fera le trajet caché dans le tas de charbon d’une péniche qui descend la Loire. Lors de leur ultime étape à Nantes, ils sont accueillis par Honoré d’Estienne d’Orves, un éminent résistant du réseau Nemrod. Mais la trahison d’un de ses camarades, Alfred Gaessler, aboutit sur une descente allemande. D’Estienne d’Orves est arrêté, tandis que Samba parvient à s’enfuir. A toutes jambes, il réussit à attraper un train au vol. Mais lors d’un arrêt inexpliqué du convoi, il trouve plus prudent de sauter et de se cacher dans les taillis, à proximité du village normand de Saint-Ceneri-le-Gérei… où habitent les quatre enfants résistants auto-baptisés « Réseau Papillon ». Et c’est un soir de tempête de neige que Gaston tombe nez-à-nez avec Samba, alors qu’il va chercher des œufs à la ferme. Samba est apeuré, éperdu et frigorifié. Gaston et la fermière lui permettent de rentrer se réchauffer et lui offrent un peu de nourriture. Ils vont l’aider à préparer son exfiltration vers l’Afrique. Mais il faut se méfier, car si on les repère, n’importe quel habitant de leur village peut céder à la délation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar des Enfants de la Résistance ou de La guerre des Lulus, cette série met en scène des enfants durant une guerre mondiale, précisément à portée d’un lectorat jeune. La chronologie de la seconde guerre avance quelque peu dans ce tome 3. Cette fois, nous sommes en janvier 1941, toujours dans le même petit village normand occupé, et le scénariste Franck Dumanche aborde la question des tirailleurs sénégalais et des résistants passeurs. Le Réseau Papillon (celui des enfants) se double alors de l’authentique réseau Nemrod, à la tête duquel Honoré d’Estienne d’Orves fut arrêté en janvier 1941, puis fusillé sur le Mont Valérien (comme un millier d’autres résistants). En cachant le dénommé Samba, nos jeunes héros se frottent donc cette fois à une entreprise très risquée, un peu moins rocambolesque que sur les précédents volumes, et à des actes de Résistance moins invraisemblables, plus à leur portée. Le fait est aussi qu’ils ne sortent pas indemnes de ce tome 3… mais on vous laissera découvrir les tenants et les aboutissants de leurs exploits. A en croire la couverture du tome 4 à venir, les héros continueront dans leurs initiatives de « Justes » (protecteurs des juifs et des opprimés du nazisme). Le dessin de Nicolas Otero, reconnaissable entre mille, reste lui aussi replacé dans le ton semi-réaliste d’une aventure jeunesse.