L'histoire :
Premières chasses : Etant donné que son trappeur de père n’en finit pas de dresser « Tout noir », la petite Kathleen fugue en compagnie de son étalon. Son père et son frère la retrouvent assommée au bord d’une rivière, après une chute sans gravité. Durant sa convalescence, Buddy lui raconte alors des souvenirs de jeunesse. Jadis, il a en effet affrontée une sorcière-grizzly, recueilli un puma blessé et sympathisé avec chasseur indien, concurrent pour la peau d’un ours…
Le démon blanc : Un matin, Buddy trouve son vieux cheval Fellow mort de vieillesse. Il prend donc la route du fort pour s’en procurer un autre, tandis que son fils métis Jeremy décide de vivre une initiation indienne qui passera par la capture et le dressage d’un étalon blanc…
La vengeance : Le vieux César vient quérir de l’aide auprès de Buddy, pour retrouver son beau-fils Michaël. En effet, malgré ses promesses, celui-ci n’est pas revenu d’une campagne aurifère. Buddy et Jeremy partent donc vers le nord, jusqu’à une ville nouvelle de prospecteurs. Ils y retrouvent une vieille connaissance…
Capitaine Ryan : De retour dans sa région, en compagnie de Michaël, Buddy se fait un ennemi mortel du capitaine Ryan. Raciste primaire envers les indiens, celui-ci insulte sa famille et lui annonce qu’il a quasiment chassé les siens du fort. Tout en étant traqué par les soldats, Buddy se met alors sur la piste de Chinook et Kathleen…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La troisième intégrale de Buddy Longqay est aussi celle où tout se complique pour lui et sa famille de trappeurs, à travers le grand ouest sauvage américain. Jusqu’à présent, malgré les dangers traversés, on pouvait dire que ses aventures demeuraient bon enfant. Cette fois, les choix de vie qu’il a faits et qui le caractérisent, deviennent problématiques, à long terme. Lui qui embrassait jusqu’à présent le mode de vie et la culture des indiens, composés d’un respect de la nature et de sentiments loyaux, il télescope cette fois frontalement les plus vils défauts de son ethnie européenne d’origine. Anecdotique, seul Premières chasses fait exception, qui rassemble quelques souvenirs (le temps de l’un d’eux, on retrouve, avec amusement, le trait semi-réaliste du tout premier tome !). Dans Le démon blanc, le fiston Jeremy est tiraillé par ses origines métis et choisit clairement son camp ; dans La vengeance, Buddy se frotte pour la première fois à la civilisation faisandée des blancs (ça alors, une ville et un salon !) ; et dans Capitaine Ryan, la confrontation entre les deux « idéologies » culmine, jusqu’à un point de non-retour. Sans jamais se départir de son humanisme, le héros nous renvoie à notre passé de colonisateurs et tout ce que cette mentalité véhicule comme exactions. Au fil des tomes, sa famille vieillit, murit, s’expose… tout comme l’auteur, Derib, qui poursuit ici une œuvre d’exception, à tous points de vue. Clin d’œil bonus : les amis Jean Giraud et Cosey prêtent une nouvelle fois leurs traits à des seconds couteaux. Et comme à chaque fois, l’épais recueil est complété en préambule d’un dossier revenant sur les circonstances de la création et la démarche de l’auteur (avec des hommages réciproques avec René Follet).